Sud ouest du 23.11.07 :
Le Frèche - Si on parlait Armagnac
Sur le site de Saint Justin on ne parle pas assez de ce qui fait la richesse
de la région, bien entendu la première ressource des landes c'est le bois et
l'oxygène, le calme des Landes, le sourire de ses habitants ...
Mais il y a aussi l'industrie de l'armagnac, et je trouve personnellement
qu'on n'en parle pas assez, j'ouvre le débat ... à vous de réagir sur le sujet
...
Aux commerçants viticulteurs, producteurs et autres musés de l'armagnac de se
faire connaître ici pour figurer en bonne place dans l'annuaire ... je ne
demande qu'a faire ...
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SUD-OUEST 23.11.07
ARMAGNAC.--
Martine Lafitte, propriétaire du domaine de Boingnères, vient de terminer la
distillation. Une tradition familiale qui dure depuis deux cents ans
L'alambic en pleurs
La propriété « Sabathé », au
Frèche, fête cette année ses deux cents ans de distillation. Le domaine
Boingnères porte en effet le nom de celui qui l'avait acquis le 26 juin 1807
pour y cultiver la vigne et produire de l'armagnac. Martine Lafitte en est
aujourd'hui l'unique héritière. Elle est la fille de Marguerite Boingnères,
mais aussi celle de Léon Lafitte, venu de Labastide-d'Armagnac. C'est lui
qui, jusqu'à sa disparition en 1993, a en partie fait la réputation du
domaine, notamment en mettant l'accent sur la folle-blanche.
Son élégance, sa féminité.
Ce cépage traditionnel du Bas-Armagnac, localement connu sous le nom de
piquepoult, était jusque-là plutôt délaissé par les professionnels. « On dit
qu'elle ne vieillit pas bien, s'emporte Martine, mais qu'y avait-il comme
cépage avant 1920 ? » Et la productrice de se lancer dans une description
des qualités de sa folle-blanche, « son parfum, son élégance, sa féminité ».
Fidèle au travail de son père,
elle continue ses expériences de cuvées et d'assemblages exclusifs, avec
dégustations à la clé. Le colombard et l'ugni-blanc ont aussi leur place,
plus mesurée, sur les 22 hectares de vigne de la propriété. « Mais ils sont
plus machos, il faut qu'ils vieillissent bien. »
N'allons pas si vite, l'heure
est encore à la distillation. Francis Labadie, qui veille sur le travail
depuis trente-six ans, connaît le métier. Il a vu bâtir ici même l'alambic
de cuivre et de briquettes en 1975, par M.Broustet, de Labastide-d'Armagnac.
Le gaz chauffe régulièrement le vin blanc, le porte à ébullition, et Francis
suit la progression des bulles d'alcool qui barbotent dans les plateaux de
cuivre, avant de venir se condenser dans le serpentin, plongé dans le
réfrigérant rempli de vin.
« Très fruité, il vieillira
bien ». Un ?il sur le
pèse-alcool pour vérifier le degré, un petit verre en main pour humer et
déguster l'alcool blanc qui pleure dans la pièce (le fût de 420 litres) de
chêne neuf. « Il est bon cette année, très fruité, je pense qu'il vieillira
bien. »
Martine a décidé d'en distiller
35 pièces cette année. Forcément, c'est l'année du bicentenaire. C'est
d'ailleurs gravé au feu sur les fûts, tous cerclés de couleur bordeaux, un
petit clin d'?il aux collectionneurs. « L'an dernier, je n'avais distillé
que dix pièces, pour faire de la place, explique-t-elle. Mais en 2000, je
m'étais lâchée : il y en avait 50. » Car elle n'oublie pas que pour faire du
bon armagnac, il faut du temps. « Dix à quinze ans, voire plus ! » Donc du
stock. « Et si l'on distille moins, que restera-t-il dans quelques années ?
Et combien de folle-blanche ? »
L'apéritif avec du jeune
armagnac ? « Il ne faut pas trop de tannin, mais avec deux glaçons, c'est
très bon ! » La blanche ? « J'en ai toujours fait, j'en vends depuis 45 ans.
»
En tout cas, au pied de
l'alambic, le bicentenaire est bien fêté. Les bons clients, des vieux
connaisseurs qui viennent jusqu'à Sabathé pour goûter la blanche, mais aussi
les chefs comme Guérard, Coussau, Ducasse et Dutournier à Paris, ou encore
Arnaud Daguin à Hasparren, s'en frottent les mains
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