LE PC et la RN10 (A63)
La Fédération des Landes du Parti communiste et l'association départementale des élus communistes et républicains ont ...
en savoir plus ...
La Fédération des Landes du Parti communiste et l'association départementale des élus communistes et républicains ont intenté hier un recours devant le tribunal administratif de Pau contre la mise en concession de la RN 10 sur le tronçon landais Saugnac-et-Muret - Saint-Gours-de-Maremne. Les requérants considèrent que « cela constitue une remise en cause de la continuité de la RN 10 entre Paris et la frontière espagnole », que cela porte « atteinte à l'égalité de droit des usagers » puisque sur les automobilistes n'auront plus d'autre choix qu'une autoroute payante sur cette portion, que c'est un « préjudice pour les contribuables qui ont financé la mise à 2x2 voies et aux normes autoroutières » de ce tronçon landais.
J.-F. R.
Marquer comme lu.
L'autre projet phare serait la création d'une ligne nouvelle reliant directement Mont-de-Marsan (Lucbardez) et Pau. Celle-ci impacterait fortement les communes de Saint-Avit, Mazerolles, Bougue, Bretagne-de-Marsan et Laglorieuse.
Quant aux deux autres projets de tracé, ils envisageraient soit la création d'une ligne nouvelle, jumelée à l'A65, soit une solution mixte comprenant la création d'une autre ligne complétée par la réutilisation partielle de la voie Mont-de-Marsan-Tarbes.
« Le Marsan pas invité »
Cette dernière solution semble néanmoins relativement chère à la vue du temps gagné. « C'est le gain de temps le plus faible des quatre solutions sur la situation de référence Bordeaux-Pau », indiquent les élus du Marsan.
Quant à un tracé limitrophe avec l'A65, même s'il avait un temps recueilli les faveurs du Conseil général des Landes (qui, à l'évidence voyait d'un mauvais œil un passage par la Chalosse) lors de deux délibérations en 2009 et 2010, « il paraît très difficilement réalisable à moins d'abandonner l'idée de grande vitesse », indiquent les élus dans la motion votée, rappelons-le, à l'unanimité.
C'est donc bien le second tracé envisagé qui suscite de plus en plus l'inquiétude de l'agglomération. D'autant que lors de la dernière réunion du comité de pilotage qui s'est tenue le 13 juillet dernier, la présidente de la communauté d'agglomération, Geneviève Darrieussecq, n'avait pas été invitée. Une « erreur dans l'adresse mail », de la part de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques visiblement. « C'est regrettable qu'on ne vous ait pas invitée », a souligné Alain Vidalies, qui a proposé qu'une réserve en droit soit rajoutée à la motion. Une réserve qui pourrait éventuellement peser lors d'un recours devant le tribunal administratif, le cas échéant.
« Si ce tronçon était choisi, nous serions victimes d'une nouvelle saignée dans le territoire qui serait littéralement encerclé, on se retrouverait au milieu des rails », prévient la présidente de la communauté d'agglomération.
L'argument devrait recueillir le soutien des collectivités d'Orthez. « Cette idée de passer par Pau pour revenir ensuite à Orthez est contraire à l'histoire et à la géographie. Car elle efface Dax, et les nombreux scolaires qui empruntent cet axe ferroviaire, entre autres utilisateurs », a déjà lancé René Ricarrère, le président « LGV-Orthez-Oui ».
« Lobbying du Béarn ? »
Mais à Pau, rien n'est moins sûr. Et des organes comme la CCI, s'ils se disent persuadés « de la nécessité de connecter le plus rapidement possible un itinéraire qui irriguerait au mieux l'ensemble du Béarn », ne cachent pas leur préférence pour un trajet direct entre Mont-de-Marsan et Pau. « Les collectivités béarnaises multiplient prises de positions et actions de lobbying pour la promotion de la liaison directe Mont-de-Marsan-Pau », dénonce pour sa part la motion du Marsan.
Et de poursuivre : « Il serait dramatique de ne pas privilégier le désenclavement du bassin d'Orthez et de ceux alentour », rappelant « qu'une telle décision doit également être prise à l'échelle de l'Aquitaine ».
Reste que, projet contre projet, la solution du shunt de Dax ne manque pas d'arguments. Financièrement surtout. Car s'il s'avère le plus rapide des quatre projets, un tracé direct entre Mont-de-Marsan et Pau serait également le plus coûteux, selon les élus. En cause, la nécessité de créer 75 kilomètres de voies nouvelles. « Une telle solution serait également la plus impactante pour l'environnement », souligne le texte.
Nouvelle gare à Pau
À l'inverse, le tracé du shunt de Dax, s'il allonge d'un quart d'heure le trajet, il ne nécessite que la création de 30 kilomètres de ligne.
Cerise sur le gâteau, le scénario d'une ligne directe « supposerait la construction d'une gare nouvelle en périphérie de Pau, dont le financement n'est pas pris en compte dans les estimations actuelles ».
« Financièrement, l'agglomération est fortement sollicitée pour ce projet. Il ne serait pas normal que nous n'ayons pas notre mot à dire », souligne encore Renaud Lagrave.
Rappelons que le ministère des Transports a décidé que la saisine de la Commission nationale du débat public était nécessaire. Si celui-ci devait avoir lieu (théoriquement en 2012), les quatre solutions seront envisagées. Outre sa préférence pour une desserte via le shunt de Dax, la communauté d'agglomération a rappelé sa « volonté d'être associée aux différents comités techniques et de pilotage » ainsi que « son souci de voir ce débat évoluer en toute transparence ».
De toute évidence, le projet ne devrait en tout cas pas voir le jour avant 2030.