AUTOROUTE LANGON-PAU. --Le ministre de l'Écologie a donné hier son feu vert au démarrage du chantier de la liaison autoroutière entre Langon et Pau. Le ministre a en revanche rejeté le contournement de Bordeaux.
:Jean-Pierre Deroudille .
Il ne manquait plus que l'approbation officielle du ministre de l'Écologie pour que les 150 kilomètres de chantier de l'autoroute A 65 Langon-Pau puissent vraiment démarrer. Jean-Louis Borloo a donné hier son feu vert. En fait, les travaux avaient déjà débuté par petits bouts, à commencer par la déviation d'Aire-sur-l'Adour dont l'ouverture reste prévue avant la fin l'année et qui sera ensuite incluse dans le périmètre de la concession. D'autre part, là ou le Conseil général des Pyrénées-Atlantiques avait devancé la décision en se rendant maître des emprises foncières, le concessionnaire avait pu entamer les travaux de défrichement et lancer les fouilles archéologiques.
Depuis 2000. En fait, la décision de réaliser cette liaison en autoroute et de la concéder a largement contribué à attiser les oppositions. C'est en 2000 que le gouvernement de Lionel Jospin avait assuré le Conseil régional, alors en train de voter le contrat de plan État-Région, que cette voie Langon-Pau se ferait avec des « caractéristiques autoroutières », mettant le feu aux poudres en pleine Assemblée, justifiant le refus des Verts de s'associer à cette décision votée avec l'appui de CPNT (Chasse, pêche, nature et traditions). En plus de l'aspect environnemental, critiqué parce que les autoroutes créent dans les habitats naturels des coupures infranchissables par la faune, le projet est aussi sur la sellette à cause de son aspect financier. La concession, décidée à un moment où le pétrole était encore bon marché, était fondée sur des prévisions de trafic en hausse prévisible.
Fonds propres perdus. A'Liénor, le concessionnaire, qui a répondu aux préoccupations environnementales le 21 avril dernier devant le comité permanent du Conseil national de protection de la nature (CNPN), avait réussi à obtenir un avis favorable, assorti de conditions assez strictes. Il s'était défendu par ailleurs de pouvoir abandonner la concession, expliquant que cette décision ne pouvait émaner que du gouvernement. D'autre part, les actionnaires d'A'Liénor ont investi plus de 200 millions d'euros de fonds propres qu'ils perdraient irrémédiablement en cas de déchéance de la concession. Les opposants n'ont toujours pas désarmé, mais, face à eux, tous les élus politiques font bloc pour défendre un projet qu'ils tentent de promouvoir depuis longtemps (lire par ailleurs). Pour l'instant, les obstacles juridiques qu'ils avaient opposés au projet, notamment les recours face aux décisions administratives, n'ont pas eu de succès, le Conseil d'État ayant repoussé le 21 mai dernier le recours formé par la Sepanso. Les différents recours déposés devant les tribunaux adminitratifs pourraient suivre le même chemin, ce qui a encouragé Jean-Louis Borloo à prendre finalement sa décision.
Contournement de Bordeaux. Reste que cette décision, dont le ministre assure qu'elle est pesée « au regard de la compatibilité des projets avec le Grenelle de l'environnement », ne tombe pas seule.
Jean-Louis Borloo a décidé de mettre aux oubliettes le projet de grand contournement autoroutier de Bordeaux, dont son éphémère prédécesseur au ministère de l'Écologie et maire de Bordeaux, Alain Juppé, ne voulait plus à son retour de Montréal, après l'avoir soutenu aux côtés de son plus ancien partisan, le président socialiste du Conseil général de la Gironde, Philippe Madrelle. Un projet qui avait lui aussi enflammé le département et tracé une ligne de fracture au sein de la gauche girondine entre les Verts et le PCF d'un côté, les socialistes de l'autre.
Idem en Béarn avec l'abandon du projet autoroutier entre Pau et Oloron, Jean-Louis Borloo préconisant une « stricte sécurisation de la RN 134 ».
Le tout est de savoir si l'abandon des projets bordelais et béarnais pèseront autant que le feu vert donné à l'A 65 dans la balance des défenseurs de l'environnement.
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Actualité de l'A65 :
Borloo dit oui à l 'A65
Ce que l'homme fait un jour un autre peut le défaire demain ... il n'y a en politique aucune décision irréversible n'en déplaise aux opposants ...
Je veux citer comme exemple le grand stade à St Denis ... le projet de Melun Sénard avait bel et bien été décidé ... le délai pour Saint Denis dépassé ... ça n'a jamais empêché un ministre de changer d'avis .. et ainsi de revenir sur des promesses ...
Ce que je veux dire en sous entendu, c'est que les annonces faites d'abandons de tel ou tel projet ne signifie pas la mise aux oubliettes, simplement en sommeil ...
La liaison A65 Langon Pau Saragosse devra bien être remise en chantier un jour car c'est une décision européenne ... et les français vont bien devoir calibrer la route en fonction du trafic en provenance d'Espagne ... via le tunnel du Samport ...
Chaque année qui va passer apportera son lot d'accident, la petite route deviendra un enfer pour les routiers ...
Il y a donc fort à parier que dés la fin des travaux Langon Pau .. ce dossier reviennent sur le devant de la scène ..
Désolé, mais il faut être réaliste. Croire qu'on peut faire une France avec d'un coté ceux qui disent "NON" à tout et de l'autre coté ceux qui promettent tout et n'importe quoi (je serai le président du pouvoir de mes achats) c'est aussi utopique que de croire que vendre ou fabriquer des armes contribue à faire régner la paix ...
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