Les tops des bugs de l'A65
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Comment payer cher pour 30 km ? Facile ! Arriver du sud avec l'intention de sortir à Aire Sud. Pousser jusqu'à Aire Nord, faire un demi-tour sur le rond-point et finalement sortir à Aire Sud. Coût : 27 euros, le trajet le plus cher (TLPC).
En théorie, faire demi-tour est interdit sur l'autoroute, c'est la raison pour laquelle les bornes de paiement confrontées à ce cas paniquent et facturent large. « On en avait discuté, mais on ne pensait pas que les gens le feraient. Du coup, dans quelques mois, les bornes seront équipées pour enregistrer cette manœuvre », explique-t-on chez A'liénor, qui doit traiter depuis deux mois des piles de demandes de remboursement.
Et elle est où l'A 65 ? C'est la question que se sont posé de nombreux usagers à la lecture de leur GPS. L'auguste infrastructure n'y figurait pas. « Les données avaient été transmises dès le début. L'A 65 est maintenant prise en compte par la plupart des GPS », précise A'liénor.
« Allez faire vos soldes à Bordeaux » C'est le panneau vu sur plusieurs tronçons de l'A 65 et qui a rendu furieux les commerçants landais. Pour une infrastructure censée dynamiser le département, oups…
Pour le télépéage c'est à côté ! Impossible de prendre un pass Liberté sur l'A 65. Un usager nous a même indiqué que pour s'en procurer un, A'liénor lui avait conseillé d'aller… sur l'A 64. Explication : « A'liénor est une trop petite société pour gérer les enregistrements de ce type de pass. Nos péages les prennent en compte, mais nous n'en délivrons pas. De fait, les exploitants des autoroutes voisines sont plus à même de les délivrer. C'est également très facile sur Internet. »
Téléphoner au volant est dangereux Et en plus impossible, même avec un kit mains libres, sur certaines portions de l'A 65. « C'est très désagréable », reconnaît le PDG d'A'liénor qui parle par expérience.
Dans six mois, ça va briller D'aucuns ont trouvé que la nuit, les bandes réfléchissantes ne réfléchissaient pas beaucoup. Normal, dit A'liénor, « la peinture réfléchissante demande le passage de deux couches, à plusieurs mois d'intervalle ». La seconde sera donc la bonne !
Le covoiturage peut coûter cher C'est ce qu'a expérimenté l'honorable conseiller régional Renaud Lagrave qui avait laissé sa voiture sur le parking du Caloy avant de grimper dans la voiture d'un collègue pour aller à Bordeaux. « Ce parking n'est pas fait pour le covoiturage », indique A'liénor. Du coup, il est derrière le péage. Et comme il est interdit d'entrer et de sortir à la même station… TLPC pour le conseiller régional !
Toujours cheveux au vent, on roule. Pas de mauvaise surprise depuis la dernière fois. Question sécurité, pas de problème apparent. Le capitaine Renaud Benne, commandant de l'escadron départemental de sécurité (EDSR), confirme également cette deuxième impression : « L'autoroute nous paraît sûre. Depuis deux mois, il n'y a eu que deux accidents corporels, et qui se sont avérés légers, ce qui est plutôt un bon chiffre », explique le gendarme. Seulement 10 accidents matériels auraient eu lieu depuis l'ouverture.
Il faut dire qu'hier, on n'était pas vraiment gêné par l'automobiliste sur l'A65. Ce qui, rapidement, nous amène à nous poser la question à 1 000 dollars : elle ne serait pas un peu boudée par le chaland cette autoroute ? Là, A'liénor se refuse à confirmer mais n'en dit pas beaucoup plus. « C'est conforme à mes attentes. Les retours sont très positifs, les usagers sont satisfaits, notamment au moment des départs au ski. Les week-ends, on constate bien des pics, comme aux heures de départ au travail », dit Olivier de Guinaumont.
« Trop tôt pour un bilan »
Bon, d'accord, mais avec des chiffres, on se rendrait mieux compte, non ? « Pas du tout, un bilan significatif ne peut se faire que sur plusieurs mois. D'autant qu'en janvier, on constate une baisse générale de la fréquentation des autoroutes. » (A'liénor attend un trafic de 6 500 équivalents trajets complets à l'horizon 2012). Bon.
Mais le PDG concède que « pour les poids lourds, en revanche, nous sommes en deçà de nos espérances ». Et sur le parking de l'aire de repos d'Aire-sur-l'Adour, Franck, un des rares chauffeurs routiers présents, confirme à son tour. « En fait, je n'utilise pas l'autoroute. Si je suis sur l'aire de repos, c'est que j'utilise la déviation qui est gratuite. Ensuite, je reprends la nationale. L'autoroute, je ne la prends jamais, mon patron me l'interdit, c'est beaucoup trop cher. » Dur.
Conscient du problème, A'liénor déclare être en train d'étudier des possibilités de remises. « Nous allons sans doute négocier avec les syndicats de transporteurs pour aménager des prix réduits », dévoile Olivier de Guinaumont. Mais le PDG prévient : « Légalement, on ne pourra pas descendre en dessous de 13 %. »
Bien-sûr, après deux mois seulement de mise en service, difficile de tirer un bilan définitif. Les usagers vont-ils changer leurs habitudes ? L'infrastructure tiendra-t-elle ses promesses en matière de dynamisation du département ? En retournant sur nos pas, on se dit que les vacances de février et les départs vers les stations de ski devraient apporter des éléments de réponse supplémentaires. Au volant, notre photographe souffle : « Encore faudra-t-il qu'il y ait de la neige ». Il est mauvaise langue…
Marquer comme lu.