« Nous avons déjà reçu pas mal de candidatures et les premiers entretiens démarrent » explique Olivier de Guinaumont, PDG d'A'Liénor. Piloter la future « Autoroute de Gascogne » nécessite de sélectionner quatre cadres, une vingtaine d'ouvriers autoroutiers, six patrouilleurs, ainsi que plusieurs agents de maîtrise et personnels administratifs. Objectif : que chacun prenne son poste au 1er décembre, pour environ trois semaines de formation.
L'aire du Béarn vert et or
Parce qu'intervenir sur une autoroute en marge de la circulation, par exemple, pour changer un rail de sécurité ou poser du balisage, ça ne s'improvise pas ! Le sous-traitant Sanef, qui exploite déjà des autoroutes dans le Nord et l'Est de la France, va mettre à profit l'expérience de quelques-uns de se s hommes pour former les nouvelles recrues aux spécificités des métiers de l'autoroute.
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Inauguration
Le 14 décembre en Béarn
Est-ce que l'inauguration de la future autoroute A 65 reliant Pau - en fait, Lescar - à Langon aura lieu en Béarn, dans les Landes ou bien en Gironde ?
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Inauguration
Le 14 décembre en Béarn
Est-ce que l'inauguration de la future autoroute A 65 reliant Pau - en fait, Lescar - à Langon aura lieu en Béarn, dans les Landes ou bien en Gironde ? La question s'est posée, ces dernières semaines, amenant A'Liénor à ne pas s'engager. La société concessionnaire semblait en effet soumise à des demandes difficiles à concilier de décideurs locaux du nord comme du sud. Chacun voulant couper le ruban tricolore, le 14 décembre, sur son territoire. Mais le débat vient d'être tranché. L'inauguration aura lieu en Béarn, ce que confirme du bout de lèvres Olivier de Guinaumont, le PDG. Où exactement ? Pas à Lescar, puisqu'on se trouverait alors sur le périmètre de l'A 64 géré par ASF. En revanche, il y a des diffuseurs à Thèze et Garlin pour l'accès des officiels. Eiffage et A'Liérnor espèrent la venue d'un ministre. Mais pour savoir lequel, il faut attendre le remaniement annoncé.
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Les effectifs de l'A 65 seront rattachés au centre d'exploitation du Caloy, près de Mont-de-Marsan. Mais un certain nombre auront à intervenir en différents points du tracé, y compris sur l'aire de repos de Thèze. Une aire baptisée « Du Béarn vert et or », en référence à la culture locale du maïs, où un point d'appui technique (avec stockage de sel pour le dégivrage hivernal de la route) est en construction.
Plus au nord, à Aire-sur-l'Adour, Total va ouvrir une station-service avec restauration. « En général, il faut compter une vingtaine de créations d'emplois » assure Olivier de Guinaumont. « Le recrutement est en cours. » Plus au nord encore, au Caloy, le centre d'exploitation sera voisin d'un peloton de gendarmerie spécifique à l'A 65 construit pour accueillir, là encore, une vingtaine de personnes. Des emplois nouveaux pour la région.
Pour A'Liénor, Sanef lance également la consultation pour agrémenter des dépanneurs autorisés à porter secours aux véhicules (voitures et poids lourds) en panne sur le périmètre de l'autoroute. Avec des créations d'emploi en perspective. À cela s'ajoutent les dix emplois basés à Pau, au siège d'A'Liénor, qui vont perdurer pour assurer le suivi financier et commercial de l'exploitation. Alors, bien sûr, les chiffres ne sont pas ceux de la construction de l'A 65.
Jusqu'à 2 300 personnes
Au plus fort du chantier, il y a eu, en effet, jusqu'à 2 300 personnes au travail, avec des retombées sensibles sur l'économie régionale. Il n'en reste aujourd'hui que la moitié. Et les rangs vont continuer de s'éclaircir au fil des semaines. Mais selon les métiers, « 40 à 60 % des personnes que nous avons employées ont été recrutées ici. Pour un certain nombre, nous aurons des propositions à faire pour d'autres chantiers. » Le secteur des travaux publics continue, en effet, à manquer de main-d'œuvre qualifiée.
Aux créations d'emplois directes s'ajoutent les indirectes, moins perceptibles. A'Liénor va néanmoins les évaluer. La loi Loti prévoit en effet qu'en cas de création d'une grande infrastructure de transport, un état des lieux de l'emploi, économique, social et environnemental soit réalisé juste avant la mise en service - c'est en cours. Deux à trois ans après, on réalise le même état des lieux. Ce qui permet de mesurer l'impact non plus escompté, mais bien réel, sur la vie locale. Ce sera l'occasion de voir si tous les espoirs de développement que véhicule l'A 65 étaient fondés.
Opposants : l'Alternative régionale ne désarme pas
« On garde un regard sur le chantier
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Opposants : l'Alternative régionale ne désarme pas
« On garde un regard sur le chantier de l'autoroute, par rapport aux engagements de l'État en matière d'environnement et au respect de ceux-ci », annonce Bernadette Durac, la présidente béarnaise d'Alternative régionale Langon-Pau (ARLP).
Mercredi dernier, à Mont-de-Marsan, l'assemblée générale de ce collectif qui a porté l'opposition à la réalisation de la A 65 depuis mai 2006, a décidé de la poursuite de l'action, même si l'ouverture de la Pau-Bordeaux est devenue inéluctable.
Actions en justice
Cette décision est d'abord motivée par les actions en justice en cours. ARLP est partie prenante dans la saisine de la Commission des communautés européennes pour non-respect du droit communautaire. Cette plainte, à laquelle sont associés la Fédération Sepanso d'Aquitaine et les Amis de la terre des Landes, vise à la conservation des habitats de la fameuse écrevisse à pattes blanches, entre autres espèces protégées.
Une autre action est pendante, celle-ci devant le tribunal d'instance de Pau. Elle fait suite, indique Mme Durac, aux infractions du chantier à la police de l'eau constatées par l'Office nationa l de l'eau et des milieux aquatiques (Onema). La Sepanso Aquitaine et la Sepanso Béarn sont parties civiles aux côtés d'ARLP.
L'audience prévue en juin a été reportée. Les associations environnementales ayant refusé la médiation pénale, l'affaire sera appelée en citation directe à une date qui n'est pas fixée. Mais qui sera vraisemblablement postérieure à l'inauguration de la Pau-Langon, prévue le 14 décembre prochain (lire ci-dessus).
Quel trafic ?
Le collectif reste septique quant au niveau de trafic (9 000 véhicules/jour) envisagé, et partant quant à la rentabilité de l'infrastructure, sachant qu'une clause protège le concessionnaire dans le cas où le trafic n'atteindrait pas le seuil prévu : « Depuis 2003, le trafic routier est globalement en baisse ».
L'assemblée générale montoise a dressé en outre le bilan des actions engagées. Sa lettre aux 577 députés français n'a reçu qu'une douzaine de réponses, dont celles des parlementaires locaux Jean Lassalle et Martine Lignières-Cassou.
Cette dernière est créditée d'une question au gouvernement : la députée-maire de Pau a attiré l'attention sur les « conditions de dévalorisation foncière » dont pâtissent les propriétaires riverains du tracé, et « réclamé des dispositions complémentaires ».
ARLP est adhérente du réseau national Stop-Autoroutes, qui s'oppose à la réalisation en France de 879 km de nouvelles voies autoroutières. La liaison Pau-Oloron (ancienne autoroute A 650) est au nombre des projets contestés.
Thomas Longué
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