En tout cas, « 9 m³ par jour, c'est très en dessous de nos prévisions. En janvier, on partait sur 422 m³ de carburant. On en a vendu 254 m³ ». Soit - 40 % ! En mars, la station avait établi un prévisionnel de 477 m³, en pariant sur l'attrait des stations de ski. Ses pompes n'ont distribué que 306 m³, soit - 5 %.
Le directeur de site, qui emploie 16 salariés recrutés sur place (200 personnes avaient postulé à un emploi, 152 ont été reçues en entretien individuel) note de fortes disparités dans la semaine. Avec des week-ends très chargés au plus fort de la période de ski : les vacances d'hiver.
Le samedi 26 février, « on a vendu 21 m³ de carburant et enregistré 1 643 passages en caisse pour la boutique ou la restauration. Il y avait 45 minutes d'attente. Les gens faisaient la queue jusque sur le trottoir… » La saison de ski - dopée par l'opération promotionnelle menée par A'liénor et le réseau N'PY - semble avoir tenu toutes ses promesses, et au-delà. Avec une moyenne de 700 à 800 clients par jour (hors carburant) pour 46 places assises à l'intérieur, « nous avons multiplié par trois notre chiffre d'affaires prévisionnel sur le premier trimestre ».
21 % de poids lourds
Un chiffre sur lequel l'employé d'Angedis, la filiale de Total qui gère l'ensemble des stations-service d'autoroute du groupe pétrolier, reste discret. Malgré les maigres ventes de carburant, Bruno Satta se dit donc clairement « satisfait » des premiers mois d'activité de la station d'Aire-sur-l'Adour. « Avril a été beaucoup plus calme, notamment Pâques. Mais je ne m'inquiète pas du tout pour la station. » D'autant que le panier moyen enregistré à sa caisse se situe nettement « au-dessus de la moyenne » du réseau où Total est implanté. « Nous avons une clientèle plutôt aisée. » Ce qui ne surprendra personne, au regard des tarifs élevés pratiqués par le concessionnaire (19,70 € pour les 150 km de concession, pour une voiture berline).
Pour les poids lourds, c'est encore beaucoup plus cher. Pour autant, les camions, qui semblaient bouder l'A 65 au départ, sont de plus en plus nombreux à emprunter le nouvel axe routier. C'est l'impression de Bruno Satta, au quotidien. Une impression confortée par les chiffres. En janvier, 15 % du carburant vendu venait remplir les réservoirs des poids lourds. Aujourd'hui, c'est 21 %.
La fréquentation des pompes et des tables de la station Total - La Croissanterie de l'aire de l'Adour, la seule station de la moitié sud du tracé, ne permet pas d'avoir une idée précise de l'état du trafic sur l'A 65. Il ne s'agit que d'un indicateur qui demande à être confronté à d'autres pour mesurer la vitalité et, donc, l'impact de cette voie de communication nouvelle sur l'économie locale.