Déjà, Roquefort envisage d'interdire les poids lourds dans le centre-ville, limitant leur circulation à la seule rocade. « Nous ne sommes pas forcément pour une interdiction sur la D 932, mais si la route est coupée pour les camions à Captieux, il sera difficile de ne pas s'aligner », analyse le maire Pierre Chanut.
Hier, la préfecture des Landes a d'ailleurs lancé une phase de concertation entre les communes et le Conseil général (qui est gestionnaire des départementales) en vue d'envisager une réglementation commune sur le tronçon landais de la D 932 et de la D 934. « Nous ne sommes pas dans l'urgence, mais une harmonisation sera nécessaire entre les différents arrêtés susceptibles d'être pris par les municipalités. Il faudra se placer dans une logique d'itinéraire, nous allons aussi rencontrer les transporteurs », prévient Philippe Nucho, le directeur de cabinet du préfet des Landes.
« Nous n'avons pas de position tranchée. Pour l'instant, nous pensons que le gain de temps offert par l'autoroute va générer un report naturel des poids lourds. Il faut aussi noter que la plupart des villes traversées par la départementale sont dotées de rocades. Mais il est évident que le département va s'associer à la réflexion », explique Jean-Marie Marco, directeur de l'aménagement au Conseil général.
«
La plus chère de France »
Au
Vignau, l'une des deux communes traversées par la départementale, le maire
Guy Revel est pourtant sceptique : «
Si on met en place une interdiction, qui aura les moyens de contrôler pour dissocier les camions qui font de la desserte locale et les transits ? », s'interroge-t-il. À
Saint-Gein, l'autre commune traversée, l'adjoint
Henri-Claude Bouyrie est plus enthousiaste : «
Le trafic des camions crée beaucoup de nuisances, je suis favorable à une interdiction. Nous attendons beaucoup de l'autoroute pour ça, mais vu son prix, je crains que les transporteurs ne soient tentés de continuer à utiliser les axes gratuits. »
Un sentiment partagé par Caroline Auger, responsable du syndicat de camionneurs Otre (Organisation des transports routiers européens) : « C'est l'autoroute la plus chère de France. Bien sûr, en matière de sécurité routière, c'est un plus, mais les entreprises ne pourront pas se le permettre à ce prix et vont continuer à emprunter les autres routes, sauf si des remises sont consenties. »
Jusqu'à ce matin, environ 1 200 camions par jour empruntaient l'axe Langon-Pau.