Comment tirer parti de la future autoroute A 65 et ne pas la subir ? Tel était le fil rouge de la présentation, vendredi dernier, d'une série de réflexions concernant l'avenir du canton de Captieux. Jean-Luc Gleyze, conseiller général, avait réuni les élus du territoire et les adjoints du chef-lieu. Était également présent Philippe Madrelle (président du Conseil général).
Avec 14 kilomètres de tracé, la commune de Captieux est la plus impactée par le projet de l'autoroute A 65. Les emprunts de terre nécessaires aux travaux représentent 1,5 millions de m³. Ensuite vient Escaudes, avec quatre ou cinq kilomètres.
Mais au-delà des simples perturbations liées au chantier (deux ans de travaux avec des centaines d'ouvriers), l'autoroute figure au premier rang des facteurs de mutation du territoire. « Ses effets se font déjà sentir alors qu'elle n'existe pas encore. Par exemple, les transactions foncières sont complètement bloquées dans l'attente d'une hausse des prix des terrains », relevait Jean-Luc Gleyze. Autre impact déjà perceptible, positif celui-là, l'implantation d'entreprises dans le secteur. Également, la tranquillité, qui caractérise la région, sera à terme moins préservée.
Label « Coeur d'Aquitaine ». Et comme gouverner, c'est prévoir, le travail consiste à anticiper les effets de l'A 65 pour mieux les maîtriser. « Pour être attractif, un territoire doit d'abord être clairement identifié. La notion de ''c?ur d'Aquitaine'' correspond à notre situation géographique. Elle est bien plus valorisante que le terme ''sud du Sud-Gironde''. C'est pourquoi la future aire d'autoroute portera vraisemblablement ce nom », prévient le conseiller général.
Parmi les risques engendrés par l'A 65, le canton de Captieux pourrait devenir le « dortoir » du Langonnais. Développement économique et création d'emplois dans la sous-préfecture (et environs) aidant, ses résidents pourraient être tentés d'affluer sur le territoire.
Le processus qu'a connu Langon ces dernières années pourrait donc se reproduire, en cascade, plus au sud. De plus, avec l'autoroute, la Cub ne sera plus qu'à 40 ou 45 minutes de Captieux, soit le seuil psychologique du trajet domicile-travail quotidien. « La maîtrise de ce flux démographique passe par la création d'un bassin de vie propre à notre identité », estimait Jean-Luc Gleyze.
Négociations. D'où l'intérêt de la future zone d'activité économique, l'Écopôle du Coeur d'Aquitaine (voir encadré). « Mais les entreprises ne viendront pas toutes seules, par simple effet A 65. Il faudra aller les chercher », avertit-il. Enfin, les élus ont abordé la question des négociations menées avec le concessionnaire de l'autoroute et qui visent à obtenir des réalisations en faveur des collectivités : « Je pense notamment à la création d'un plan d'eau avec une dimension de découverte de la faune et la flore, quasiment acquise. Mais il y a aussi l'implantation de la base de travaux et sa valorisation ultérieure », lâche le conseiller général, sans évoquer davantage les autres sujets en cours de discussion.