Une première bataille perdue, mais ils n'ont pas l'intention de désarmer
: Jean-Pierre Deroudille
Yves Delestre, membre de la Sepanso (Société pour l'étude, la protection et l'aménagement de la nature dans le Sud-Ouest), qui assistait hier après-midi à l'audience publique du Conseil d'État, n'avait pas perdu le moral après ce qui ressemble à une bataille perdue. « Pour nous, ce n'était qu'une première manche dans une défense en profondeur, confiait-il.
Ce qui nous importait, c'était d'alerter l'opinion publique, pour qu'elle prenne conscience de notre combat. »
En moins d'un quart d'heure, Yves Struillou, commissaire du gouvernement, avait en effet expédié des conclusions sans appel qui ne retenaient pas un seul des arguments avancés par les plaignants.
Ces derniers, constitués de nombreuses associations regroupant défenseurs de la nature et riverains, avaient déposé deux recours devant le Conseil d'État. Le premier visait à faire reconnaître la nullité du décret d'utilité publique de l'autoroute A 65 Langon-Pau, le second avait pour but de faire annuler le décret accordant la concession de cette autoroute à la société A'liénor, filiale d'Eiffage, grande entreprise de BTP qui a réalisé le viaduc de Millau, et de la Sanef, Société des autoroutes du nord et de l'est de la France.
Pour Yves Struillou, aucun des moyens invoqués par Me Benoît Busson, avocat des plaignants, n'était recevable, aussi bien sur le plan juridique que sur le plan financier.
Hier soir, Alain Rousset, président de la Région Aquitaine, ne cachait pas son soulagement, mais le tempérait en souhaitant que le gouvernement prenne en compte les inquiétudes de défenseurs de la nature.
D'autres recours. Le jugement du Conseil d'État sera rendu public dans une quinzaine de jours. Le Conseil n'est pas obligé de tenir compte des conclusions du commissaire du gouvernement mais, en général, il suit son avis dans 80 % des cas, remarquent les connaisseurs de ces affaires administratives. Toutefois, Yves Delestre et Benoît Busson remarquaient hier qu'Yves Struillou avait fondé sa démonstration à propos de la fréquentation possible de l'autoroute sur un avis du conseil général des Ponts et Chaussées. Ce dernier est justement une émanation du ministère. Ils le soupçonnent donc d'être « juge et partie » dans ce cas d'espèce.
Pour eux, tout ne fait que commencer, puisque de nouveaux recours seront examinés par les tribunaux administratifs de Bordeaux et de Pau, tandis que la justice est saisie au pénal pour « destruction d'espèces protégées » dans le cadre des travaux préparatoires de défrichement du chantier. Travaux que Jean-Louis Borloo a dû faire arrêter. « Nous avons obtenu un écho médiatique », insistait hier Yves Delestre, cela rendra plus difficile aussi d'autres projets autoroutiers en France. |
Actualité de l'A65 :
Bataille perdue sur l 'A65
Bataille perdue, ne veut pas dire fin des hostilités, en effet les hostiles, les opposants, nous promettent encore des recours sur fond de cours ....
La justice va encore avoir du travail, pendant que les Landais attendent un emploi ... attendent le développement annoncé ...
Les hostiles, les opposants, semblent pourtant ne plus croire à l'abandon du projet A65 mais plutôt à considérer que leurs actions ont marqués la fin définitive de la construction d'autoroute en France, en somme le discours provisoirement définitif du Grenelle
Définitif ... tu ne seras que provisoire ...
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