Que peut-apporter à la région la réalisation de lignes à grande vitesse ?
Des milliards d'euros dépensés - certains diront un projet pharaonique - pour quels résultats ? La question mérite d'être posée puisque c'est, pour une grande part, l'argent de tous les contribuables qui va financer ces nouvelles lignes.
1 Un incontestable gain de temps
Le principal intérêt d'une ligne à grande vitesse est de faire gagner du temps aux voyageurs. Beaucoup de temps même. Si l'on en juge par les gains calculés par RFF - Réseau ferré de France (carte ci-contre) -, l'on comprend pourquoi le TGV devient un vrai concurrent de l'avion lorsqu'il circule sur une ligne LGV. Non seulement Bordeaux serait à 2 heures de Paris, mais Toulouse pourrait être relié au Pays basque en 1 h 45. Aller du centre d'Agen à celui de Bordeaux ou de Toulouse ne serait pas plus long que le trajet d'un banlieusard qui rejoint la capitale. Et, enfin, la traversée du Pays basque serait considérablement accélérée puisque les trains actuels dépassent à peine 50 km/h de moyenne et s'arrêtent dans plusieurs gares, ce qui ne serait pas le cas avec la LGV.
2 L'Europe et la France rétrécissent
« Le maillage grande vitesse est l'un des grands projets européens du XXIe siècle », résume le député européen Gilles Savary, qui a porté ce dossier à Bruxelles et à Strasbourg. Notamment parce que l'Aquitaine est l'une des deux voies d'accès vers l'Espagne. Le fait de l'ouvrir à la grande vitesse présente un véritable intérêt, surtout pour se connecter à Madrid qui ne serait plus qu'à 3 heures de Bordeaux. « Le train voyageurs sera capable de rivaliser avec l'avion si le trajet ne va pas au-delà de 3 heures. C'est une évolution considérable que cette relance du ferroviaire que l'on croyait mort, poursuit Gilles Savary. Et c'est tout de même une approche très économe pour l'environnement, avec la possibilité d'ouvrir des voies ferroviaires au fret vers l'Espagne. Et de limiter le nombre de camions sur la route. »
3 La LGV fait aussi des mécontents
Il reste que l'on ne fait pas impunément passer une telle ligne sans laisser une cicatrice dans la nature environnante. Telle est, aujour- d'hui, la principale raison du mécontentement d'un certain nombre d'habitants du Sud-Ouest. C'est évidemment le cas au Pays basque, où la perspective de voir une nouvelle ligne dans le paysage ne réjouit pas grand monde. La solution peut passer par des lignes enterrées, mais le coût en serait alors multiplié par 6 ou 7.
La LGV rencontre, de fait, une opposition assez systématique là où elle doit passer, en raison des nuisances sonores et visuelles qu'elle peut occasionner.Les habitants de Cenon, rive droite de Bordeaux, proches de la future ligne, ne sont d'ailleurs pas rassurés, question bruit. Mécontentement aussi en Sud-Gironde, lors du débat public où plusieurs associations se sont constituées contre ce projet.
Enfin, cet aménagement peut avoir un effet de levier à la hausse sur les prix de l'immobilier, particulièrement dans l'agglomération bordelaise ou les grandes villes, où il est déjà difficile de se loger.
4 Des emplois et un urbanisme modifié
En revanche, le chantier de la LGV est annonciateur de nombreuses créations d'emplois. Directement, il s'agit d'environ 15 000 emplois pour la partie Tours-Bordeaux et 25 000 de plus si l'on ajoute toutes les autres lignes. Sans oublier les multiples marchés qui seraient ouverts aux entreprises locales, grâce à la construction de nombreux ouvrages d'art sur les lignes. Indirectement, il entraînera à Bordeaux la création d'un nouveau quartier autour de la gare Saint-Jean, et ses nombreuses entreprises de services. C'est, selon Maurice Goze, directeur de l'Institut de tourisme et d'urbanisme de l'université Bordeaux 3, un exemple des effets de renforcement de la métropole. Il évoque également, à l'échelle régionale, une « redistribution de l'armature urbaine » avec l'enjeu « du réseau TER et des gares », ou encore la nécessité d'une meilleure « articulation du réseau urbain et interurbain ».
Autrement dit, la LGV aura aussi un impact sur l'ensemble du réseau des transports en commun. Et ce n'est pas la moindre de ses conséquences.
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