Des fuseaux plus précis
La carte que nous publions ne donne certes qu'un aperçu très schématique de ces futurs tracés au sud de Bordeaux. Cependant, les personnes concernées par le passage de cette ligne LGV pourront examiner demain dans leur journal une carte bien plus précise de leur département (Gironde, Lot-et-Garonne, Landes et Pyrénées-Atlantiques), avec le dessin des fuseaux possibles sur les communes traversées.
Si RFF (Réseau ferré de France) a choisi de rendre publiques ces hypothèses de fuseaux, c'est que l'une d'elles sera bientôt choisie par des comités de territoire, puis par un comité de pilotage qui réunit des représentants de l'État, de RFF et des deux régions (Aquitaine et Midi-Pyrénées). Verdict le 11 janvier de l'année prochaine. Mais il n'y aura probablement pas de grandes surprises. La concertation menée durant l'année écoulée a souvent permis de dégager quelques tendances. Ainsi, pour aller de la Gironde à Agen, l'hypothèse qui tient la corde est celle du passage au sud, moins coûteuse, et non pas d'une ligne qui suivrait l'actuelle autoroute et voie de chemin de fer.
Des choix délicats
Le choix de ce fuseau de 1 000 mètres est une étape d'autant plus importante qu'elle détermine l'emplacement du tracé final dans le dernier fuseau de 500 mètres établi un an après.
Au début du mois de janvier, il ne restera en fait qu'une quarantaine de kilomètres incertains, sur les 430 kilomètres de lignes nouvelles au sud de Bordeaux. « Des secteurs où l'on va conserver deux ou trois hypothèses de fuseaux de 1 000 mètres parce qu'il est impossible de trancher tout de suite », précise Christian Maudet, chef de mission à RFF.
Cette indécision sera liée au niveau de contestation dans certaines zones, particulièrement au sud de la Gironde, vers Captieux, ou entre Bayonne et l'Espagne. Une manifestation a ainsi rassemblé pas moins de 10 000 personnes au Pays basque il y a trois semaines. Du jamais-vu. RFF propose déjà une traversée du secteur avec une ligne enterrée à 60 %, et pourrait bien laisser planer le doute quelque temps encore sur le choix définitif des fuseaux de 1 000 mètres parmi ses différentes hypothèses. C'est aussi pour cette raison que les lignes potentielles se divisent autour de Captieux, afin de laisser des portes ouvertes à la discussion.
Mais la difficulté du choix d'un fuseau peut également s'expliquer lorsque la ligne LGV entraîne des décisions importantes. Du côté d'Agen par exemple, il faudra trancher entre la construction d'une nouvelle gare TGV rive gauche ou une connexion à l'actuelle... Le maire Jean Dionis du Séjour ne souhaite pas s'exprimer maintenant sur cette question, mais promet de le faire le 3 décembre prochain après une réunion en préfecture, même s'il semble pencher pour la nouveauté.
Financement incertain
Enfin, contrairement à ce que l'on pensait, le financement de la partie nord, Tours-Bordeaux, n'est pas encore acquis. Les départements des Landes et de Gironde renâclent à verser leur part tant que leurs demandes ne seront pas prises en compte.
La Gironde, qui a voté 138 millions pour la LGV, réclame par exemple un enfouissement de la ligne au nord de Bordeaux et des protections phoniques au sud, vers Talence. Quant à Henri Emmanuelli, dans les Landes, il estime qu'il existe aujourd'hui trop d'incertitudes au sud pour payer pour le nord. Un médiateur a été nommé par François Fillon afin de lever ce nouvel obstacle. Ce n'est probablement pas le dernier.