1 Desserte du Béarn : toujours à l'étude
La desserte du Béarn et de la Bigorre, pour laquelle de nombreux élus locaux, de gauche comme de droite se sont prononcés n'est guère qu'à la phase d'étude pour l'instant. On se souvient, à l'été dernier, des prises de position de Martine Lignières-Cassou, députée-maire de Pau ou de Patrick de Stampa, le patron de la CCI, qui avaient lancé une sorte de campagne de lobbying intensif, inquiets de ne pas entendre RFF parler d'une desserte à grande vitesse vers Pau.
La surprise était finalement venue du secrétaire d'État à l'intérieur et aux collectivités locales qui, à l'occasion de sa visite à la foire expo, se risquait au détour d'un discours à annoncer une desserte vers Pau et Tarbes. Depuis, une visite des élus à RFF fin 2009 a relancé les espoirs, puisque l'entreprise publique chargée du réseau ferroviaire confirmait que le projet était désormais pleinement intégré aux grands projets du Sud-Ouest que représentent les lignes à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse d'un côté, et Bordeaux et Hendaye de l'autre.
Mais du côté de RFF, chaque mot est pesé, et on annonce surtout des études autour « des infrastructures envisageables pour améliorer la desserte ferroviaire du Béarn et de la Bigorre en cohérence avec l'évolution à long terme du réseau ferroviaire ».
2 Le tracé : bien des débats en perspective
Au total, ce sont quatre tracés qui sont étudiés, mais deux semblent tenir la corde. Celui dit du « shunt de Dax », à savoir la construction d'une ligne nouvelle depuis le nord de Dax jusqu'à Orthez. On comprend que dans la cité de Fébus, on s'agite depuis plusieurs mois pour voir un jour arriver la LGV. Mais un autre scénario, qui a certaines faveurs, envisage la construction d'une « ligne nouvelle », qui consisterait à l'aménagement d' une ligne directe entre Mont-de-Marsan et Pau. On comprend que les collectivités locales concernées attendent avec quelque impatience le résultat de ces études, notamment sur le bilan socio-économique de tel ou tel scénario, études qui doivent être rendues à la fin mai. D'ici à l'été, le comité de pilotage réunissant tous les financeurs potentiels devra statuer sur les suites à donner… La procédure s'avère donc encore longue, et on table sur une éventuelle arrivée de la LGV d'ici 2025, voire 2030…
3 Les inconnues qui demeurent
Tout bien considéré, on ignore encore l'échéancier, comme on ignore le tracé, ou encore les financements possibles de ce futur barreau vers le Béarn et la Bigorre… Bref, les inconnues sont encore nombreuses. La sortie de Martine Lignières-Cassou en début de semaine l'a d'ailleurs démontré. Selon elle, et Alain Rousset la soutient sur ce point, si la LGV côté basque ne va pas jusqu'à Hendaye, elle ne se fera pas.
Hier à Pau, le président de la Région estimait que son élection lors des dernières régionales avait servi de « référendum » à propos de la LGV, comme il réaffirmait sa volonté de voir la Pau-Canfranc rouvrir un jour. Or, pour beaucoup, l'aménagement d'une liaison vers Saragosse serait un atout supplémentaire pour voir un jour la LGV débarquer en Béarn. Mais il reste bien des obstacles. C'est pour cela que depuis Pau, on observe avec attention le dénouement du dossier basque, que l'on espère le plus rapide possible afin de ne pas trop retarder le dossier béarnais. De toute façon, le financement non plus n'est pas bouclé. Et si la Communauté d'agglomération de Pau ne cesse de rappeler qu'elle s'est déjà engagée pour 21 millions sur le tracé Tours-Bordeaux, c'est surtout pour rappeler qu'elle n'entend pas payer pour rien.
En fin d'année dernière, les élus du Conseil général l'avaient également signifié au médiateur nommé par François Fillon dans le dossier. Bref, les tractations sont en cours…
(1) À partir de 10 heures au palais Beaumont. On attend les interventions d'élus, mais aussi du chef de mission Grand projet Sud Ouest à Réseau Ferré de France.