Deux autres seront aménagées sur leurs sites existants dans les centres de Dax et de Bayonne, tandis que les haltes ferrées de la sortie sud de l'agglomération bordelaise seront recalibrées. À noter, enfin, la création de deux nouvelles gares régionales dédiées au TER dans le Sud-Gironde et dans le Sud-Landes.
À Mont-de-Marsan comme à Agen, les nouvelles gares devraient coûter environ 30 millions d'euros chacune. Située dans la commune de Bressols, au sud de Montauban, la future gare tarn-et-garonnaise sera aussi desservie par les trains express régionaux. Elle permettra un temps de parcours plus court entre Bordeaux et Toulouse, et n'a donc pas fait longtemps débat, à la différence de celle d'Agen, où les partisans d'un aménagement de la gare de centre-ville se sont longtemps opposés au projet de construction dans le secteur de Brax-Roquefort, rive gauche de la Garonne, dans le prolongement de l'Agropole d'Agen (lire ci-dessous).
Cette fois-ci, Mont-de-Marsan ne loupera pas le train. Le chef-lieu des Landes aura une nouvelle gare sur la ligne du sud, en provenance de Bordeaux. C'est dans la commune de Lucbardez-et-Bargues, à deux pas de l'échangeur autoroutier de Caloy (A 65) qu'elle sera construite. Elle nécessitera la réouverture sur 5 kilomètres environ de la ligne TER Mont-de-Marsan-Roquefort. RFF estime à 940 000 le nombre de passagers transitant chaque année par cette gare nouvelle, soit 8 TGV aller-retour vers Paris ou Hendaye, 5 liaisons régionales à grande vitesse et 3 TGV Toulouse-Hendaye qui éviteront Bordeaux.
Au centre de Dax et Bayonne
« Sur Bayonne, nous devrions passer de 1,2 million à 2,8 millions passagers par an », indique Christian Maudet, directeur du projet GPSO à RFF. Les élus y ont fait le choix de l'aménagement de la gare actuelle, dans le centre. Les TGV qui s'y arrêteront bifurqueront à hauteur du marais d'Orx et pourront reprendre leur chemin à grande vitesse au croisement de la ligne Bayonne-Puyoô, en direction d'Hendaye.
Les TGV nationaux y seront probablement majoritaires. D'ores et déjà, la grande halle ferroviaire sera rénovée à compter de 2012, et un nouveau pont ferroviaire sera construit sur l'Adour. Quand la ligne sera en service, si elle est construite, Bayonne sera à 1 h 05 de Bordeaux, autant de Bilbao et à peine plus de 3 heures de Paris. Comme Bordeaux aujourd'hui.
À Dax aussi, les élus ont fait le choix du centre-ville, où l'agglomération investira dans un important pôle d'échanges multimodal. Les raccordements entre la nouvelle ligne et la classique seront réalisés au sud de Laluque et au nord de Mées. Le nombre de futurs usagers en gare de Dax est estimé à 1,7 million de voyageurs par an, soit 200 000 de plus qu'aujourd'hui.
Deux nouvelles gares seront créées dans le cadre de ce projet GPSO. À Saint-Geours-de-Maremne (40), le projet de halte pour les services régionaux à grande vitesse (SRGV) a été voulu par les élus. Elle sera construite dans la zone Atlantisud, aujourd'hui dédiée à la logistique et consacrée demain au commerce. Située en bordure de l'A63 Landes, cette halte a vocation à desservir les stations littorales landaises. Son potentiel de voyageurs est estimé à 100 000 par an. Comme à Captieux-Escaudes, dans le Sud-Gironde, il n'y aura pas d'arrêt TGV, car les quais ne feront que 250 mètres de long contre 400 pour les gares TGV.
Le Conseil régional, très impliqué dans les TER, compte développer depuis ces gares des liaisons régionales à grande vitesse. À Captieux, le trafic de trains régionaux à grande vitesse devrait générer un transit de quelque 30 000 usagers chaque année.
À noter, aussi, dans ce vaste plan gares, le réaménagement, voire le déplacement, de quatre haltes gares des communes du sud de l'agglomération bordelaise, où une troisième voie sera construite jusqu'à Saint-Médard-d'Eyrans. Et cela avant que ne démarrent les travaux de la nouvelle ligne à grande vitesse à proprement parler. Des aménagements de quais seront nécessaires. Les haltes seront placées au centre des voies et même déplacées à Cadaujac et à Saint-Médard-d'Eyrans. Sept passages à niveaux seront aussi supprimés dans ce secteur sud de l'agglomération bordelaise.
L'enjeu économique
Le 29 juillet dernier, la ministre des Transports actait le principe d'une gare nouvelle pour accueillir la LGV ...
en savoir plus ...
L'enjeu économique
Le 29 juillet dernier, la ministre des Transports actait le principe d'une gare nouvelle pour accueillir la LGV en Agenais et clôturait ainsi le débat entre les partisans d'une construction ex nihilo rive gauche et les partisans de la transformation de l'actuelle gare agenaise en centre-ville. en Agenais
Il faudra donc traverser la Garonne pour se rendre à la gare LGV, qui se situera à cheval sur les communes de Brax et Roquefort à quelques mètres de l'A62. Deux emplacements à quelque 300 mètres de distance ont été retenus dans ce secteur.
Dans la plaquette de présentation mise à la disposition du public par GPSO dans le cadre de la consultation qui débute aujourd'hui, les usagers vont en savoir davantage sur les contours du projet.
Côté emprise foncière, la gare LGV s'étendra sur une surface oscillant entre 20 et 30 hectares. « Tout dépendra des équipements que l'on choisira d'y installer : parkings au sol ou sur plusieurs niveaux, locations de voitures, zone naturelle ou urbanisée tout autour », souligne Frédéric Perrière, directeur des études de GPSO.
À vingt minutes du Gers
Néanmoins, Réseau ferré de France entend faire de cette gare LGV une structure exceptionnelle du point de vue du développement durable, avec un bâtiment aux normes HQE, et du point de vue de l'accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Les prévisions en termes de fréquentation sont de l'ordre de 2 millions de voyageurs par an, avec, au quotidien, 13 trains aptes à la grande vitesse (TAGV) aller-retour vers Paris ou Toulouse, 5 TAGV aller-retour vers Bordeaux ou la Méditerranée et 5 TAGV aller-retour en direction de Bayonne et de l'Espagne ou d'Hendaye.
Cette gare moyenne Garonne ne va pas intéresser que les Lot-et-Garonnais. Elle sera à vingt minutes du Gers et du sud de l'Albret.
La partie ouest du Tarn-et-Garonne pourra également venir y prendre des TAGV pour l'Espagne ou Bordeaux », fait remarquer Henri Tandonnet, président de la Communauté de communes de Laplume en Bruilhois, territoire sur lequel sera construite la structure.
Le positionnement sur la rive gauche était un élément important pour M. Tandonnet et son son alter ego de la Communauté d'agglomération d'Agen, le député maire, Jean Dionis du Séjour. Tous deux partagent le projet de création d'une zone d'activité économique de 210 hectares, rive gauche au nord de l'A62, à quelques petits mètres à vol d'oiseau de la future gare. Ne manquera qu'un échangeur autoroutier dans ce voisinage, et cette zone pourra alors prétendre à une réelle attractivité économique.
Débat sur le tracé
Pour en revenir au plan purement ferroviaire, si la gare nouvelle ne fait plus débat, le tracé lot-et-garonnais de la ligne LGV Bordeaux-Toulouse n'est pas réglé. La proposition de RFF d'un double franchissement de la Garonne au niveau de la commune de Boé fait grincer les dents des élus de l'agglomération, qui lui préfèrent un passage sous tunnel du côté de Moirax avec une sortie sur Layrac. Mais, dans la commune du Bruilhois, on aimerait bien ne pas voir surgir à grande vitesse un train au pied du bourg…