En effet, sur les 40 votants, il y a eu 24 pour, 3 contre et 13 abstentions. Des abstentions parmi lesquelles on retrouve bien entendu les élus saint-paulois. Ou plus exactement cinq d'entre eux, en l'occurrence : Dany Michel, Christian Berthoux, Cathy Delmon, Jean Lavielle et Philippe Lacouture. Sachant que le sixième élu de Saint-Paul, Henri Durou a, lui, voté contre. Reste qu'avec cinq abstentions et un contre, les élus saint-paulois ont envoyé un message, on ne peut plus clair en direction de RFF.
60 maisons et 2 campings
« Les projets Tours-Bordeaux et Bordeaux-Espagne étant fortement liés, je tiens à rappeler, souligne Dany Michel, que le Conseil municipal de Saint-Paul-lès-Dax a voté deux motions qui demandaient au porteur de projet - Réseau ferré de France - de prendre en compte l'impact humain, environnemental, patrimonial et économique dans les tracés de la future LGV. À ce jour, l'expression du Conseil municipal n'ayant pas été prise en considération dans les différentes hypothèses de Réseau ferré de France, il est difficile pour les élus saint-paulois d'acter une partie du financement d'un projet qui, dans son fuseau de 1 000 mètres, concerne une soixantaine de maisons et deux campings, ce qui est fortement regrettable pour une station thermale et touristique. » Et d'ajouter : « D'autant plus que d'autres hypothèses semblent envisageables notamment pour les tracés du cordon de raccordement à la gare TGV de Dax. En effet, il n'est pas inimaginable que cette gare, indispensable au développement de notre agglomération, soit reliée à la future ligne par l'ancienne voie ferrée ou un autre tracé. »
Une méfiance qui ne concerne pas que Saint-Paul puisque parmi les abstentions, figurent aussi celles de Jean-Louis Daguerre à Oeyreluy, Joël Guilhemjouan à Narrosse, Jean-Louis Ducamp à Heugas, Pierre Desclaux à Rivière et Edmond Caubraque, le chef de file de l'opposition municipale dacquoise. Un autre élu de la cité thermale, Serge Balao, qui lui appartient à la majorité municipale, s'est aussi signalé en votant contre, restant ainsi fidèle à la position arrêtée par ses camarades du Parti communiste dans ce dossier.
Continuer à négocier
On le voit, de Narrosse à Oeyreluy, en passant par Rivière, Heugas, Dax dans une moindre mesure et surtout Saint-Paul, la LGV est loin de susciter l'unanimité. Ce que n'ignore pas Jean-Marie Abadie, le président du Grand Dax : « Je comprends que certains élus aient voulu manifester leur opposition. Il y a des inquiétudes notamment à Saint-Paul, Angoumé, Mées, où le tracé de la LGV va impacter les populations. Mais nous allons continuer les négociations avec RFF. C'est une de nos priorités. » Toutefois, s'il a voté pour cette participation au cofinancement de la portion Tours-Bordeaux, qui ne concerne donc pas Dax, il continue de dénoncer cette manière de faire. « L'État nous impose ces cofinancements, on est pris en otages. »