Dionis soulagé
En ce qui concerne la gare d'Agen, le comité a décidé de « poursuivre les études », ce qui correspondait aux volontés du député-maire de la ville, Jean Dionis du Séjour (Nouveau Centre). Ce dernier, interrogé par « Sud Ouest », avait hérité d'une délibération de son prédécesseur Alain Veyret (PS) exigeant que les TGV à destination du chef-lieu de Lot-et- Garonne s'arrêtent dans la gare actuelle. Il avait souhaité avoir tous les éléments chiffrés en main avant de « prendre la décision la plus lourde de sa carrière ».
Hier, il s'est donc estimé soulagé d'une décision qui « préserve l'avenir », car il espère avoir les éléments de comparaison « multicritères » entre les raccordements à la LGV de la gare actuelle et la construction d'une gare nouvelle, en rive gauche de la Garonne. À condition, souligne-t-il, qu'elle soit reliée par une liaison ferrée avec la gare actuelle.
Côte basque
Parmi les décisions les plus attendues figurait aussi la poursuite des études concernant la LGV sur la Côte basque, en tenant compte des remarques faites par Michèle Alliot-Marie avant les vacances. Ainsi, le périmètre de ces études a été précisé entre Saint-Martin-de-Seignanx (40) et la frontière espagnole, pour tenir compte de la possibilité de faire passer la ligne en souterrain au moins à 60 %, selon les voeux des défenseurs de l'environnement local. Cependant, expliquait Christian Maudet, chargé de mission à Réseau ferré de France (RFF), la zone comportant le franchissement de plusieurs vallées et rivières, il n'est pas possible de les enfouir en totalité. Le préfet de région a cependant donné l'assurance que l'étude de la Citec produite par trois communautés de communes de la Côte basque avait bien été prise en compte dans la poursuite des travaux de RFF. Il faudra, a estimé le préfet de région, Dominique Schmitt, que ceux-ci soient suffisamment avancés lors du prochain comité de pilotage des GPSO qui devra se tenir avant le 15 janvier 2010. C'est à l'occasion de celui-ci que le fuseau des 1 000 mètres des LGV Bordeaux-Espagne et Bordeaux-Toulouse, soit 450 kilomètres de voies nouvelles, sera définitivement arrêté. Dominique Schmitt pourra alors lancer la procédure d'enquête publique.
Un vrai challenge
Jean-Marc Delion, directeur général délégué de RFF, qui était venu participer à la réunion, a souligné qu'il s'agissait du « plus grand projet ferroviaire en cours à l'heure actuelle » et que 80 personnes y travaillent déjà : « Un vrai challenge », a-t-il assuré, tandis qu'Alain Rousset insistait pour que l'on continue à y « travailler en temps masqué », c'est-à-dire pendant que les travaux de la section Tours-Bordeaux continuent.
C'est à ce prix que les délais fixés par Dominique Perben en 2007, c'est-à-dire début de l'enquête publique en 2011 et travaux achevés en 2020, pourront être tenus.
Enfin, le comité de pilotage a décidé de réserver la possibilité de faire circuler des trains régionaux à grande vitesse sur ces lignes pour que les liaisons intercités puissent aussi bénéficier de cette possibilité. Pour ce faire, il faudra réserver aussi la possibilité de construire des gares intermédiaires sur ces itinéraires, sans doute à Captieux, près de Tartas et aussi de la côte sud des Landes.
Béarn et Bigorre : quatre variantes
Quatre variantes supplémentaires vont être étudiées pour que le Béarn et la Bigorre soient desservis par le TGV.
Pour ce faire, le comité de pilotage d'hier a décidé de réserver la possibilité de deux embranchements supplémentaires, l'un à l'est de Dax, l'autre au nord-est de Mont-de-Marsan (infographie ci-contre).
La moins chère de ces variantes, au départ de Dax, coûterait pas moins d'un milliard d'euros, si on y ajoute la modernisation de la ligne actuelle jusqu'à Pau. Elle aurait, de plus, l'avantage de préserver la desserte de la ville d'Orthez par la LGV. Une autre variante piquerait directement de Mont-de-Marsan jusqu'à Pau.
La troisième utiliserait l'axe de la voie de fret actuelle qui va jusqu'à Tarbes, tandis que la dernière emprunterait le début de cette ligne de fret, pour suivre ensuite le tracé de l'autoroute A 65 Langon-Pau. Cette dernière variante est mal vue par RFF, qui soutient régulièrement que les caractéristiques des autoroutes (courbures des virages, pentes) ne sont que très rarement compatibles avec des LGV.