Sur les autoroutes, la hausse, qui varie selon les sociétés concessionnaires, est bien supérieure à celle de l'année dernière qui était limitée à 0,5%.
Elle comprend rituellement une répercussion au moins partielle de l'inflation et une partie dépendant des "contrats de plan" passés avec l'Etat, en fonction des investissements consentis par chaque société sur son réseau.
Cette année, ces deux composantes représentent une augmentation de 1,92%. S'y ajoute 0,32% pour compenser la hausse d'une taxe qui vient financer en partie les "trains d'équilibre du territoire": les trains interrégionaux déficitaires (Corail, Téoz, trains de nuit Lunéa...).
"Taxe d'aménagement du territoire"
La hausse des péages autoroutiers de 2012 sera encore augmentée de 0,17% supplémentaire pour compenser totalement cette "taxe d'aménagement du territoire" qui doit apporter 35 millions d'euros par an à ces trains, selon l'Association professionnelle des autoroutes et ouvrages routiers Afsa.
"Les sociétés autoroutières sont fâchées, peinées, dépitées, de voir les taxes augmenter pour aider le trafic ferroviaire dans les territoires", a commenté mercredi Jean-François Roverato, président de l'Association.
"En cette période de crise, il faut modérer la hausse imputée à l'usager", estime François Bordry, le président du Comité des usagers du réseau routier national, se réjouissant que les péages aient finalement moins augmenté qu'il ne l'avait craint, car les sociétés feront moins de travaux que prévu.
Toutefois, "la taxe d'aménagement du territoire est une sorte d'impôt déguisé, un prélèvement supplémentaire sur le dos des usagers pour financer des investissements qui n'ont rien à voir avec les autoroutes", déplore-t-il.
A contrario, son Comité, qui réunit Etat, associations et fédérations professionnelles, se félicite de la fin du "foisonnement": les sociétés d'autoroute ne peuvent plus facturer le kilomètre parcouru plus cher sur les trajets les plus fréquentés.
"Qualité du service dégradée à la SNCF"
Côté rail, la SNCF a annoncé mardi pour le 8 février une hausse moyenne de 2,85% des tarifs de ses trains à réservation - TGV, Téoz et Lunéa - en seconde classe, plein tarif.
Quant aux premières classes, elles augmenteront de 3,2% en moyenne.
Cette augmentation ne concerne pas les trains régionaux, dont les prix varient en juillet. Et elle est inférieure à ce que demandait la SNCF, qui est confrontée à une augmentation plus importante des péages, les droits de passage de ses trains sur le réseau.
Elle a toutefois immédiatement fait réagir les associations.
"C'est inadmissible et même indécent au regard de la dégradation du service. Il y a là un mépris des usagers pour qui le nombre de "galères" s'est accéléré à vitesse grand V ces derniers mois", ont écrit les dirigeants de l'association d'usagers Avuc, basée au Mans.
La hausse des prix ne peut avoir pour contrepartie qu'une remise à niveau très rapide de la qualité de service, qui s'est dégradée bien avant les récents "épisodes neigeux", y compris sur des lignes à grande vitesse bien dimensionnées et bien entretenues, estime pour sa part la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut).
Elle peut néanmoins "sembler raisonnable au regard de la hausse de 5% que demandait la SNCF", reconnaît-elle.