LGV. Ségolène Royal croyait avoir trouvé le biais pour financer la partie Poitou-Charentes du futur tronçon de la ligne Tours-Bordeaux. Idée retoquée par François Fillon
Dominique Bussereau, le secrétaire d'État aux Transports, n'ira pas dans le sens de Ségolène Royal. (Photo RMC)
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Ainsi que « Sud-Ouest » le révélait dans son édition de samedi, la présidente de la Région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, a pris sa plus belle plume, dans le courant de la semaine dernière, pour écrire au Premier ministre afin de lui parler de gros sous. Plus précisément du financement des 302 kilomètres du tronçon de la LGV SEA (Ligne Grande Vitesse Sud Europe Atlantique) entre Tours et Bordeaux qui vont traverser de part en part son territoire.
Cela s'explique parce que l'État a demandé à Mme Royal de mettre la main à la poche pour apporter sa quote-part au paiement des travaux. Ce qu'elle a jusqu'alors toujours refusé, comme d'ailleurs le Département des Deux-Sèvres et les Communautés d'agglomération de Rochefort et de Niort, arguant que c'était à l'État de régler la facture... d'autant plus que cette ligne sera concédée à un opérateur privé qui va devoir aligner (en commun avec Réseau ferré de France) la moitié des 7,2 milliards que va coûter le chantier.
Dans cette missive, Ségolène Royal soufflait le froid et le chaud. Le glacé tout d'abord, adressant une véritable volée de bois vert à François Fillon en critiquant la plupart des aspects de la politique gouvernementale vis-à-vis des Régions et en disant son étonnement qu'un tel projet, vu son « ampleur », n'ait pas été retenu dans le plan de relance engagé.
Le chaud est venu dans la formule de politesse, puisque Ségolène Royal, de sa blanche main, a ajouté le mot « sincère » à l'expression de sa haute considération. Ce qui doit apporter du baume au coeur après avoir été éreinté à longueur de feuillet...
Le tiède, c'est qu'elle proposait de sortir du blocage (en clair, que Poitou-Charentes paie sa part, ce qu'elle qualifie de « prélèvement exigé ») en faisant appel à l'établissement public foncier régional (EPFR).
Cette structure créée par un décret vieux d'un an regroupe la Région, les quatre Départements et les sept agglomérations, et son but premier est d'aider les collectivités à réaliser des réserves foncières.
Ségolène Royal envisageait donc d'étendre son rôle afin qu'il puisse acquérir les terrains nécessaires aux travaux de la LGV, prendre sa part du financement de certains ouvrages complémentaires de la ligne, ainsi que les frais d'études y afférant.
Un « non » juridique
François Fillon a immédiatement transmis le bébé au ministère des Transports, où Dominique Bussereau (pas étonné par ce courrier puisque, en tant que président du Conseil général de Charente-Maritime, il était représenté à la réunion de l'EPFR),a immédiatement préparé une réponse. Et, pour ce faire, demandé à ses services de plancher sur les aspects juridiques de la proposition de Mme Royal.
La réponse est tombée, claire et nette : il n'est pas possible d'aller dans le sens de la présidente de Région. Pour la bonne et simple raison que n'importe quel contribuable de Poitou-Charentes serait en droit d'attaquer ce mode de financement... et donc de bloquer les travaux pour une durée pouvant s'étaler sur plusieurs années.
« Je vous assure que l'étude qui a été réalisée était uniquement juridique », nous disait hier le secrétaire d'État aux Transports. « Que personne ne vienne dire qu'il y a là le plus petit aspect politique, ce ne serait pas vrai. Nous étions trop heureux de voir que Poitou-Charentes avait décidé d'apporter son écot. Tout simplement parce que cette ligne est indispensable. Et que, de surcroît, elle va donner du travail à 30 000 personnes pendant des années. Ce n'est pas un luxe, actuellement... »
François Fillon va donc inviter Ségolène Royal à trouver une autre solution, dans un délai rapide, tout en renouvelant ce que cette dernière considère comme du « chantage », à savoir que des menaces pourraient peser sur les dessertes régionales en cas d'absence de participation.
Reste que ce refus gouvernemental va sans doute éviter quelques querelles internes en Poitou-Charentes. D'une part, il se murmure que tous les membres du conseil d'administration de l'EPFR étaient loin d'être au courant de la proposition de Mme Royal.
D'autre part, plusieurs conseillers régionaux auraient eu le sentiment de moins compter pour du beurre (de Poitou-Charentes) si les termes de la lettre au Premier ministre avaient été débattus un minimum au sein de l'assemblée. Au pays de la démocratie participative, tout cela fait un peu désordre.
Auteur : Patrick GUILLOTON |
LGV : Actualité :
La ligne LGV voie "Royal" ou "Royale"
François le premier n'est pas sur la voie royale, ce n'est pas parce qu'on est premier devant les Français qu'on a forcément la bonne solution.
Mme Royal semble pourtant avoir raison sur un point : les caisses de l'état sont vides et il va falloir trouver d'autres poches d'argent.
C'est un peu comme dans le film la folie des grandeurs ou en absence d'impôts d'état les riches et dirigeants sont menacés de devenir pauvres.
Il est grand temps Messire qu'on trouve une solution de société ou le pouvoir et l'argent puissent être séparés ... ou la barrière entre décideurs et payeurs soit autre chose qu'un tapis roulant cousu d'or .... parce que dans notre monde hyper capitaliste on tourne en rond coiffés de parapluies sur des tirelires musicales vides ...
Longue vie au ROY, mort aux tirants ...
Mais avancez que diable ...
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