Trois tracés restent à l'étude, qui passent en plein milieu du fuseau. Daniel Coste laisse pour l'instant au maire d'Uchacq la possibilité de plancher sur une quatrième proposition que l'élu souhaiterait « la plus au nord possible ».
Pour le premier magistrat, l'enjeu est désormais de proposer un tracé qui permettrait à quatre propriétaires dont les bâtisses sont situées à la limite de Cère d'être indemnisés. Et pour cela, pas de miracle : « Il faut que la ligne passe sur leurs propriétés, afin que RFF rachète leurs maisons, les propriétaires sont d'accord », explique Jean-Claude Lalagüe. Rappelons que RFF n'indemnise que les propriétaires situés à en moyenne 50 mètres de part et d'autre de la voie.
Et au milieu coule un ruisseau
Petit problème : sur ce tracé tant souhaité par l'édile, coule un ruisseau. « Il est hors de question de prendre le risque d'être retoqué pour des questions environnementales », précise RFF, qui à l'évidence n'étudierait qu'un tracé intermédiaire : plus au nord, mais pas trop. Ce qui, du coup, ne garantirait pas l'indemnisation.
En tout état de cause, RFF semble déterminé à aller vite, quitte à ramener à un an une procédure qui dure habituellement trois ans. « En avril, nous proposerons un des quatre tracés à un comité de pilotage », annonce Daniel Coste. La décision devrait être conditionnée au choix de l'emplacement de la gare TGV prévu sur la commune de Lucbardez.
Précisons que le fuseau initialement prévu et avalisé par les autorités locales compétentes passait quelques kilomètres plus au sud. Si le nouveau tracé, proposé en catastrophe par quelques élus sous l'impulsion de Jean-Claude Lalagüe, semble incontestablement impacter moins de monde, il n'a pas fait que des heureux.
« J'ai fait construire il y a deux ans. Ma maison n'était alors pas dans le fuseau. Maintenant, je suis en plein milieu », dit un habitant. Cruel. « Maintenant, tant que le tracé n'est pas établi, les maisons dans le fuseau ne valent plus rien », reconnaît Daniel Coste.
Rappelons également que ce fuseau est toujours au cœur d'une plainte pour trafic d'influence, déposée par une quinzaine d'habitants qui soupçonnent un haut-fonctionnaire dont la maison se trouvait sur le premier fuseau d'avoir fait jouer ses relations pour le faire déplacer, en concertation avec le maire. Une plainte toujours sur le bureau du procureur de Paris qui n'a toujours pas fait connaître sa décision quant à la suite qu'il entendait donner à l'affaire (lire « Sud Ouest » du 25 novembre). « Ils continuent à faire ce qu'ils ont à faire, mais j'espère toujours dans les résultats d'une instruction judiciaire bien menée », tempête toujours Antoine Farbos, un industriel montois à l'origine de la plainte.
De son côté, Jean-Claude Lalagüe n'en démord pas : « Mon seul regret est de ne pas avoir assez discuté avec la commune de Cère. Pour le reste, j'ai fait mon travail d'élu, ce tracé est bien meilleur pour la collectivité. »