Les Espagnols insistent pour que le projet soit entièrement réalisé
C'était le 15 mai dernier. À peine nommé ministre des Travaux publics, José Blanco (ex-secrétaire général à l'organisation du PSOE) se précipita sur le chantier du TGV basque en compagnie du nouveau président de la communauté d'Euskadi, le socialiste Patxi Lopez. Ils prirent l'engagement d'accélérer la construction de l'« Y » basque (1) tout en renforçant la sécurité de l'ouvrage devenu l'une des cibles prioritaires d'ETA.
Autant dire que la polémique surgie ces derniers jours, côté français, a été suivie de près par les états-majors politiques. Mercredi, au Congrès des députés de Madrid, deux élus basques (Eugenio Azpiroz du Parti populaire et Ramon Beloki du Parti nationaliste basque) ont exposé leurs craintes devant l'éventuelle paralysie du projet d'interconnexion à la frontière.
Une lettre du ministre français
En guise de réponse, José Blanco a brandi la lettre que Dominique Bussereau, secrétaire d'État français aux Transports, lui avait adressée la veille. Il y confirmait l'engagement ferme de la France pour la réalisation de la connexion Dax-Vitoria. Et ajoutait que la question devrait être traitée lors de la prochaine réunion de la commission intergouvernementale franco-espagnole qui sera consacrée à la connexion avec la ligne Sud Europe Atlantique, à la mi-juillet.
« La connexion de l'AVE (équivalent français du TGV) concerne le Guipuzcoa, l'Espagne, Madrid, le Portugal... Nous soutenons le gouvernement, car nous ne voulons pas que cette infrastructure soit paralysée par manque d'accords ou du fait de l'indécision de quelques-uns des agents français impliqués dans son développement... », déclarait Eugenio Azpiroz en fin de séance. Rassuré sans doute, mais décidé à rester vigilant.
Ouverture obligatoire
En dépit de leurs divergences, les partis espagnols et basques (à l'exception des nationalistes de gauche et communistes-Verts soutenus par de nombreux riverains et écologistes) exigent la construction de ces voies nouvelles, en soulignant qu'elles prendront tout leur sens, à condition de trouver leur prolongement à la frontière. Leur promoteur fut le Parti nationaliste basque (centre droit) dès les années 80. Il voyait là un moyen de structurer le pays en reliant les trois villes principales (Saint-Sébastien, Bilbao et Vitoria) par un système de transport rapide mixte (voyageurs et fret) et de s'ouvrir vers l'Europe en allégeant le transport des marchandises sur ses routes saturées.
Pour l'Espagne, qui avait donné la primauté à l'axe méditerranéen (beaucoup plus avancé), l'axe atlantique est devenu une priorité dans la mesure où il finit de donner du sens au maillage TGV projeté sur tout son territoire. L'« Y » basque sera relié à la ligne Madrid-Valladolid (tronçon déjà réalisé)-frontière, via Burgos, Vitoria et Irún.
(1) Le TGV basque a été baptisé ainsi car il a la forme d'un « y ».
|
LGV : Actualité :
Ouverture obligatoire de la ligne LGV
texte en préparation
Ecrire au webmaster
Envoyer un commentaire sur cet article |