TOURS-BORDEAUX. Le président de la République a décidé lui-même de lancer la seconde phase de l'appel d'offres. La mise en service en 2016 reste possible
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La ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique (LGV SEA) est décidément une affaire d'État. En effet, c'est le président de la République lui-même qui s'en est saisi pour annoncer la bonne nouvelle à Alain Juppé, le maire de Bordeaux. |
Le second tour de l'appel d'offres auprès des candidats à la concession pour la section Tours-Bordeaux de cette desserte sera lancé avant la fin juillet, explique Nicolas Sarkozy dans sa missive. Il y estime que « le plan de financement sera finalisé à cette échéance ».
Le coût de Tours-Bordeaux, estimé à 7,2 milliards d'euros courants par Réseau ferré de France (RFF), doit en effet être partagé à moitiés égales entre le concessionnaire privé et les intervenants publics, qui sont eux-mêmes partagés entre les collectivités locales et l'État.
Concessionnaire
C'est une première depuis la création de la SNCF en 1937. Les 302 km de Tours-Bordeaux seront construits et exploités par une entreprise privée, concessionnaire du gestionnaire public des infrastructures ferroviaires publiques, RFF.
Les collectivités locales (57 au total), qui avaient été sollicitées pour boucler ce plan, devaient en fait s'engager sur Tours-Bordeaux, mais aussi sur ses prolongements vers l'Espagne et vers Toulouse. Aussi bien en Aquitaine qu'en Midi-Pyrénées, les collectivités ont suivi à plus de 95 %. Seule la Région Poitou-Charentes n'a pas encore signé le protocole financier, malgré une lettre pressante de Jean-Louis Borloo à Ségolène Royal, présidente PS de la Région. Un haut fonctionnaire du dossier commente discrètement : « C'est un problème politique plus que technique. » Il est vrai que Jean-Pierre Raffarin, quand il présidait Poitou-Charentes, n'a pas été un élément moteur de ce dossier et qu'il a brutalement changé d'attitude quand il est arrivé à l'hôtel Matignon.
Si Poitou-Charentes ne décide pas de participer au plan de financment, elle devrait donc bénéficier de prestations « dégradées », estime-t-on au secrétariat d'État aux Transports, avec des accès à la gare de Poitiers reconsidérés et des aménagements en moins au sud de cette ville. Rien de trop pénalisant pour une cité qui est déjà à une heure et demie de Paris en TGV et qui aura, selon le contrat de projet État-Région, une liaison accélérée avec La Rochelle.
Polémique
Pour les Régions, une perspective incluse dans la lettre de Nicolas Sarkozy va les alerter : celles-ci devront apporter leur garantie au financement de ce protocole, au cas où certaines collectivités seraient récalcitrantes ou défaillantes.
Selon le président de la République, de nouveaux moyens leur seront donnés avec la possibilité de définir des taux de TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers), sous forme de centimes additionnels à leur profit. Une mesure qui devra d'abord être approuvée par le Parlement, estime un connaisseur des finances publiques, mais aussi être approuvée par nos partenaires européens.
La Région Aquitaine va sans doute engager une polémique sur ce sujet avec l'État dans les jours qui viennent, mais son président rappelait hier que le simple fait de voir l'État se préoccuper d'un dossier qui lui tient à coeur depuis si longtemps justifiait néanmoins qu'il s'en réjouisse (lire ci-dessous).
La lutte politique qui s'engage sur la réalisation de cette ligne commence à poser quelques questions. Devenue un enjeu entre le président de la République et les responsables de collectivités locales qui lui sont opposées, ne risque-t-elle pas d'en souffrir gravement ?
L'enjeu économique
On a vu par exemple que Nicolas Sarkozy sait aussi souffler le chaud et le froid. Après avoir envoyé le Premier ministre François Fillon tacler sérieusement Michèle Alliot-Marie en arbitrant en sa défaveur, il a su l'apaiser à son tour : « Je souhaite cependant que RFF cherche la meilleure intégration possible de la ligne nouvelle dans les territoires qu'elle traversera. La traversée du Pays basque devra tenir le plus grand compte de l'environnement, marqué par une forte urbanisation, un relief accentué, des paysages remarquables et des vallées inondables écologiquement sensibles. L'enfouissement des sections les plus délicates devra donc être privilégié. »
Tout cela, alors qu'il n'est question pour l'instant que de lancer l'appel d'offres sur la section Tours-Bordeaux.
Malgré toutes ces interrogations, les habitants du Sud-Ouest qui sont devenus les enjeux de luttes qui les dépassent auront tout de même saisi une chose : le marché du transport ferroviaire de Paris vers leur région et, au-delà, vers l'Espagne et vers Toulouse est devenu capital pour le pays en proie à une crise économique et écologique.
Les 302 km de Tours-Bordeaux seront donc à rajouter aux 2 000 km de ligne à grande vitesse que Jean-Louis Borloo avait comptés dans le Grenelle de l'environnement.
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LGV : Actualité :
La ligne LGV, Sarkozy s'en mêle
Il n'y a plus qu'a faire ... Appel d'offre de concessionnaire ... financement ... et taxe pour payer ....
C'est le prix à payer pour avoir la mobilité sans la pollution. C'est le prix à payer pour tenter de maintenir l'emploi en france. C'est le prix de la sortie de crise ...
L'immobilisme et l'attentisme ont trop souvent été "principe de gestion" de la France ....
La privatisation a aussi ses défauts car elle ne s'engage pas sur un service comme devrait le faire le service public, mais sur la rentabilité du projet quel que soient les salaires et parachutes dorés de leurs dirigeants.
La solution de ce type d'entreprise constitué de fonds soit disant privé mais garanti par le contribuable n'est il pas dans des structures plus transparentes, des coopératives publiques ou le projet passerait avant les actionnaires ...
Est il impossible d'imaginer un nouveau type d'entreprise, de collectivité locale à l'échelon Européens, bien sur sans traîner les boulets de l'hyper administration .... de Bruxelles.
On peut regretter l'attitude de MAM et de Ségo ... toutes deux avec le regard de la myopie électoraliste hyper locale ... Ces femmes la ne prennent pas le TGV, elles volent ... en jets privés
A suivre, bien sur, car il faudra également attendre les résultats de l'appel d'offre avant de conclure le marché ... et garantir le début du chantier ... le tunnel sous la manche est un exemple de réussite boursière de ce que peut faire le privé avec l'argent des petits épargnants.
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