Le président du Conseil général a accepté de payer mais obtient des équipements de l'État.
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Philippe Madrelle. Ph. S. Lartigue
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Le président du Conseil général de la Gironde, Philippe Madrelle, avait fait du financement de la LGV un élément clé de son conflit avec l'État concernant le transfert de ses compétences. Bien qu'ayant engagé déjà 138 millions d'euros pour le tronçon Tours-Bordeaux, il faisait « mariner » le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau, pour les sommes à attribuer à la LGV Sud Europe Atlantique. D'où le courroux non seulement du gouvernement mais aussi de la mairie de Bordeaux, qui s'impatientait pour son grand projet d'affaires Euratlantique autour de la gare Saint-Jean. |
Depuis hier soir, ces inquiétudes sont levées. Philippe Madrelle a en effet signé un protocole d'accord avec l'État par lequel il obtient, dit-il, « la prise en considération de ses demandes ». Celles-ci concernaient en effet divers équipements comme les protections phoniques de quartiers riverains de Sainte-Eulalie, Lormont et Cenon, sur la rive droite de la Garonne, mais aussi sur la rive gauche, à Talence, Pessac, Bègles et Villenave-d'Ornon pour la future ligne vers l'Espagne. En outre, le protocole s'engage à la création d'une gare à Captieux ainsi qu'à une dotation de l'État pour la restauration du pont Eiffel à Cubzac-les-Ponts et à un arrêt TGV à Libourne. Par ailleurs, Philippe Madrelle entend solliciter un amortissement de très longue durée (sur cinquante ans) de la participation du Conseil général girondin.
Faut-il voir dans ce protocole d'accord une marche arrière d'un farouche adversaire des transferts de l'État non compensés, puisque ce dossier consistait en une sorte de monnaie d'échange ?
« Double langage » de l'État
« Nous agissons avec pragmatisme, réplique le vice-président, Gilles Savary ; le plus gros bénéficiaire de ce carrefour ferroviaire avec 20 millions de passagers, ce sera Bordeaux. Il était impensable que l'on dise niet. Avec cette décision, nous devenons les plus gros contributeurs du projet Euratlantique, qui ne peut réussir qu'avec la LGV, pour laquelle M. Juppé ne met pas 1 centime. »
Pour autant, le Conseil général reste sur ses positions concernant le projet Euratlantique, qu'il se refuse toujours à financer partiellement. Il n'a pas l'intention d'assouplir sa manière vis-à-vis de l'État. Il vient d'ailleurs de lancer une procédure devant le tribunal administratif pour la non-compensation des transferts de charges liés à la protection de l'enfance.
Gilles Savary a néanmoins conscience qu'en signant ce protocole d'accord « avec Henri Emmanuelli pour les Landes et 58 collectivités territoriales dont l'Ariège et les Communautés de communes de Cahors et de Tarbes », il arrange bien les affaires de l'État et s'expose à des remontrances des alliés communistes, opposés à ce financement de la LGV : « Nous ne sommes pas d'accord non plus avec le double langage de l'État, mais nous agissons au nom de l'intérêt général local », conclut Gilles Savary.
13 avril 2010 06h00 | Par Hervé mathurin
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Philippe Madrelle signe un protocole d'accord
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Une gare à Captieux
Avec un arrêt à Libourne, un à Bordeaux, un à Captieux, à Lucbardez (Mont de Marsan), à Tarnos, à Dax etc, le TGV va vite se transformer en TER à basse vitesse.
Si chacun des villages négocie sa gare TGV, il n'y aura bientôt plus aucune raison de prendre la grande vitesse. La gare de Tarnos est un projet, celle de Captieux fait une soudaine apparition dans le paysage girondin.
Il y a fort à parier que d'autres rêves vont ainsi venir troubler ce dossier LGV et que l'horizon de 2020 va vite se trouver bouché.
A suivre
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