GRIPPE AH1N1. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché jeudi le niveau 6 d'alerte maximale face à la grippe porcine A(H1N1), désormais considérée comme une pandémie mondiale, la première du XXIe siècle.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclenché jeudi le niveau 6 d'alerte maximale face à la grippe porcine A(H1N1), désormais considérée comme une pandémie mondiale, la première du XXIe siècle.
"Le virus ne peut pas être arrêté", a souligné la directrice de l'OMS Margaret Chan. "J'ai décidé de lever l'alerte pandémique de la phase 5 à la phase 6", a-t-elle expliqué lors d'une conférence de presse au siège de l'organisation à Genève.
Le virus A(H1N1) de la grippe porcine a contaminé 28.774 personnes dans 74 pays et fait 144 morts dans sept pays, selon le bilan publié jeudi par l'OMS. L'organisation a prévenu les pays les plus affectés qu'ils devaient se préparer à "une deuxième vague d'infection".
"Nous avons des preuves indiscutables que nous sommes aux premiers jours d'une pandémie globale du virus H1N1", a-t-elle souligné en demandant une nouvelle fois aux pays de ne pas fermer leurs frontières.
Le virus, totalement nouveau, se transmet entre humains, a-t-elle fait valoir, soulignant toutefois que la pandémie était "modérée".
Auparavant, Mme Chan avait informé personnellement les ambassadeurs des Etats membres de son organisation. La directrice générale de l'OMS a appelé à la vigilance mais s'est voulue également rassurante. "Le message important (...) c'est que nous sommes des pays différents, avec des situations différentes. Il n'y a pas une prescription unique" pour faire face à la pandémie, a commenté un diplomate égyptien.
La Croix-Rouge internationale a aussitôt appelé ses sociétés nationales à se mobiliser et demandé aux donateurs de répondre à ses appels de fonds.
Le virus de la grippe porcine "va circuler dans le monde entier pendant un à deux ans et contaminer des gens sur un mode pandémique", a prévenu le numéro deux de l'OMS, le Dr Keiji Fukuda.
La situation en Australie est, semble-t-il, à l'origine de la décision du passage à l'alerte 6. Cinquième pays le plus touché au monde avec 1.307 cas, l'Australie a indiqué jeudi que quatre malades avaient été admis en soins intensifs.
Le Chili a vu le nombre de ses malades plus que tripler en deux jours, atteignant désormais 1.694 personnes.
Les autres pays où le plus grand nombre de cas ont été diagnostiqués sont les Etats-Unis (13.217 cas, 27 mortels), le Mexique (6.241 cas, 108 morts), le Canada (2.446 cas, 4 morts), le Royaume-Uni (822 cas), le Japon (518) et l'Espagne (357).
L'OMS maintenait depuis le 29 avril le niveau d'alerte 5 signifiant que la pandémie était "imminente" mais depuis dix jours préparait activement le terrain à l'annonce de la pandémie.
Mercredi, l'OMS a convié les ministres de la Santé des huit pays les plus affectés à une téléconférence pour "voir s'ils (avaient) des preuves incontestables de transmission locale".
Pour les experts, ces preuves existent déjà depuis un moment, mais l'OMS a décidé, sous la pression de ses membres, de prendre son temps pour éviter un mouvement de panique injustifié.
De fait, la mortalité du virus s'est révélée jusqu'à présent à peu près équivalente à celle de la grippe saisonnière (0,1%), en dehors du Mexique (0,4%), alors que celle de la grippe aviaire est de 60%.
Mais le virus peut "réserver des surprises", a encore averti Mme Chan. Il pourrait muter et se combiner avec une souche plus virulente, ouvrant la voie à des scénarios beaucoup plus pessimistes, craint l'OMS.
C'est pourquoi Mme Chan a demandé aux laboratoires pharmaceutiques de "s'atteler rapidement" à la production de vaccin contre le virus A(H1N1) de la grippe porcine, "dès qu'ils terminent la production de vaccin contre la grippe saisonnière".
Le chef de l'ONU Ban Ki-moon a invité la communauté internationale à faire preuve de sang-froid et de solidarité. L'élévation de l'alerte au niveau 6 "est une déclaration formelle sur l'expansion géographique de la maladie" et n'est pas en soi "une cause d'alarme" même si "nous devons être sur nos gardes", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.
"Notre meilleure réponse est une démonstration ferme de solidarité", a ajouté le secrétaire général, promettant de travailler avec les gouvernements et l'OMS pour que "la réponse soit aussi coordonnée et efficace que possible".
La Maison Blanche a déclaré pour sa part que la décision de l'OMS ne devrait pas changer grand chose aux dispositions "énergiques" prises par les Etats-Unis. "Le président traite ceci comme une affaire très sérieuse depuis le début", a dit un porte-parole.
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Actualité de AH1N1 :
12.06.09 Niveau 6
L'état de pandémie.
01.05.09 Niveau 5 A
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