La gravité de cette épidémie a été "largement surestimée" par l'Organisation mondiale de la Santé, dénonce l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.
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94 millions de doses avaient été commandées. (AFP) |
La gravité de la pandémie de grippe A/H1N1 a été "largement surestimée" par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), dénonce l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), a-t-on appris samedi 5 juin. Celle-ci épingle dans un rapport un "gaspillage de fonds publics" et des "peurs injustifiées".
Ce récit, approuvé vendredi 4 juin par la commission Santé de l'APCE, déplore "un grave manque de transparence". Dans un communiqué, l'Assemblée se demande en effet "quelle influence l'industrie pharmaceutique a pu exercer sur les décisions prises".
Lors de la présentation du rapport vendredi à Paris, la rédactrice en chef du British Medical Journal, Fiona Godlee, a expliqué qu'une étude de sa revue avait montré que "les scientifiques qui ont élaboré des lignes directrices clés de l'OMS sur le stockage des vaccins contre la grippe avaient été payés par des groupes pharmaceutiques susceptibles d'en tirer profit", selon le communiqué de l'APCE. |
"Traitement placebo à grande échelle"
"Cette pandémie n'a jamais vraiment existé", a lancé l'auteur du rapport, le parlementaire britannique Paul Flynn, lequel a qualifié le programme de vaccination de "traitement placebo à grande échelle".
Pour "une plus grande transparence" et "une meilleure gouvernance en matière de santé publique", la commission Santé de l'APCE préconise d'instituer des garanties contre "l'influence d'intérêts particuliers" et d'envisager un fonds public pour soutenir des études, des essais et des avis d'experts indépendants, qui pourraient être financés par le biais d'une contribution obligatoire de l'industrie pharmaceutique.
Le rapport de Paul Flynn doit être examiné par les parlementaires des 47 Etats membres du Conseil de l'Europe jeudi 24 juin, à Strasbourg.
La campagne de vaccination a coûté près de 500 millions d'euros
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94 millions de doses avaient été commandées. (AFP) |
La ministre de Santé Roselyne Bachelot a annoncé dimanche 6 juin sur RTL que la campagne de vaccination contre la grippe A/H1N1 a coûté à l'Etat entre 490 et 510 millions d'euros.
Excluant les vaccins donnés pour des actions humanitaires, la campagne a coûté 420 millions d'euros au ministère de la Santé, "y compris les 48 millions d'euros de dédit donnés aux laboratoires", a indiqué Roselyne Bachelot.
Ces chiffres sont moins importants que ceux annoncés en avril où la ministre tablait sur un coût de 600 millions d'euros.
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94 millions de doses commandées
Roselyne Bachelot a également expliqué que les laboratoires ont accepté de ne recevoir que 16% du prix de vente des vaccins dont la commande a finalement été annulée, faute de candidats à la vaccination. Le dernier laboratoire en négociation était GlaxoSmithKline, auprès duquel avaient été commandées plus de la moitié du total de 94 millions de doses. Plus de la moitié de la commande (50 millions de doses en tout) avait été ainsi résiliée.
La somme de 48 millions d'euros inclut "les vaccins, les consommables, les honoraires de médecins, les bons envoyés par la sécurité sociale, la logistique...", a précisé la ministre.
Les factures gérées par le ministère de l'intérieur pour les centres de vaccination devraient en outre totaliser "au maximum 90 millions d'euros, peut-être un peu moins". Soit une facture totale estimée "entre 490 et 510 millions d'euros en tout".
Selon la ministre de la Santé, "beaucoup d'inexactitudes ont circulé" dans cette affaire, notamment les "2,2 milliards d'euros" avancés par le président de la commission d'enquête du Sénat.
Début mars le Journal du dimanche avait estimé la facture à plus d'un milliard d'euros, paiement des vacataires et dépenses liées aux consultations des généralistes inclus.
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Actualité de AH1N1 :
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