En fait, les travaux ont débuté il y a déjà plusieurs mois, par l'acheminement d'éléments séparés fabriqués par la société Eiffel, filiale du groupe Eiffage travaux public, un des associés du groupement A'liénor. Assemblés et soudés ensemble, ils constituent la charpente métallique de l'ouvrage qui permettra à l'autoroute de franchir le seuil de la Douze, à l'ouest de Roquefort. La structure a ensuite été lancée au fur et à mesure au-dessus de la rivière, un travail qui s'est achevé hier.
La Douze, cours d'eau à enjeu
Le viaduc de la Douze est l'un des derniers des quinze viaducs construits par Eiffage pour l'A 65. Pas le plus grand ni le plus petit, mais un des plus intéressants au point de vue environnemental. « La Douze fait en effet partie, explique Olivier de Guinaumont, président d'A'liénor, des cours d'eau à enjeu.
Son franchissement ne pose pas de difficultés particulières, mais c'est un cours d'eau qui doit garder toute sa fonctionnalité pour les animaux. D'où l'obligation pour nous de construire un ouvrage qui ne détruise pas la végétation ni ne menace les conditions normales de vie de certaines espèces de mammifères semi-aquatiques, comme le vison d'Europe ou la loutre. En tout, il y a 9 espèces emblématiques, dont la tortue, particulièrement protégées par ce type d'ouvrage. »
Mais la structure n'est pas finie pour autant. Ouvrage mixte acier et béton, il faut maintenant poser sur cette charpente le tablier de béton qui accueillera les chaussées de l'autoroute proprement dite. Du béton armé fabriqué par coffrage mobile, qui s'accrochera peu à peu sur la structure. Il faudra 2 à 3 mois pour construire le tablier dans sa totalité, en espérant que ni la pluie ni le gel ne vienne perturber ces travaux. Et ce pont sur la Douze n'est qu'un des 300 ouvrages d'art (un tous les 500 mètres d'autoroute en moyenne) qui servent à rétablir la circulation sur les routes ou dans les cours d'eau et fossés interceptés par le passage du grand ruban de bitume. Y compris les tunnels aménagés pour la petite faune.