AUTOROUTE A 65. Le pont qui enjambe la D1 au niveau de la commune de Saint-Cricq-Villeneuve s'affaisse. A'lienor s'inquiète
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Tous les lundis, des géomètres indépendants viennent de Langon procéder à des relevés. (photo nicolas. le. lièvre.)
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Hier matin, les hauts responsables d'A'lienor et d'Eiffage étaient à Saint-Cricq-Villeneuve. Pas pour une fraîche balade bucolique mais pour ausculter le pont qui franchit la départementale D1 transformée en tunnel sur cette portion-là. Depuis l'été dernier, cet ouvrage d'art et le remblai sur lequel il s'appuie s'affaissent. Le terrain est meuble et dans ces conditions un affaissement est normal. |
Sauf que l'affaissement envisagé était de 20 cm et qu'aujourd'hui, on est rendu à 30. Et que le phénomène se poursuit.
Tous les lundis, depuis le mois de septembre, des géomètres indépendants du cabinet Abac à Langon procèdent à des relevés. C'était le cas hier. À l'oeil, on ne voit rien si ce n'est un ravinement sur les flancs de l'ouvrage. Avec les appareils de mesure Leica, la vision est différente. « Ça a commencé à bouger quand on a procédé au chargement », rapporte Olivier Pachen, géomètre. Le sol n'est visiblement pas consolidé puisque depuis septembre, le pont est encore descendu de deux centimètres. L'inquiétude provient aussi du fait que le chargement n'est pas terminé et que l'enrobé n'est pas posé. Autant de tonnes supplémentaires qui ne vont pas arranger la problématique.
La structure du tunnel n'a, elle, quasiment pas bougé. Les fissuromètres apposés sur les joints en attestent. En revanche, les trottoirs bordant de part et d'autre la chaussée sous le tunnel se sont nettement lézardés. Le PDG d'A'lienor, Olivier de Guinaumont suit l'évolution de très près. Il reconnaît le problème - c'est difficile de faire autrement - mais le minimise. « Le sol se consolide petit à petit. Il faut attendre. Les topographes font des mesures régulières. »
Quelles conséquences ?
Pas question pour l'instant de fermer la départementale D1 à la circulation. « Si on avait le moindre doute en matière de sécurité, on aurait déjà alerté le Conseil général », poursuit Olivier De Guinaumont.
Pas de danger donc pour les usagers de la route reliant Bougue à Saint-Cricq-Villeneuve mais quid de l'ouvrage lui-même.
La rumeur qui court plus vite que le vent dans le Marsan évoque la nécessité de refaire le pont, elle précise même un coût de 2 millions d'euros. Visiblement, on n'en est pas là. « Ce n'est pas envisagé », lance le PDG d'A'lienor.
Le géomètre langonnais partage cet avis. Pour l'instant. Et si le phénomène perdure et s'amplifie ? « Il faudra probablement décharger et au pire refaire l'ouvrage. » Un ouvrage conçu comme un mécano, avec des éléments emboîtés. Et alors là, on voit poindre une querelle d'experts mandatés par les différentes sociétés qui sont intervenues. Une déclinaison autoroutière du célèbre jeu de la patate chaude, brûlante même.
Bonne nouvelle dans ce contexte, Olivier de Guinaumont assure que le pont de Saint-Cricq est le seul ouvrage qui pose un problème sur l'ensemble du parcours landais de l'A 65.
Olivier Pachen, contrôleur extérieur des tronçons 3 et 4, grosso modo entre Roquefort et Aire-sur-l'Adour, confirme. « Sur la trentaine d'ouvrages contrôlés, c'est le seul qui pose un souci. »
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