1 Les prix se sont effondrés
C'est la conséquence immédiate et numéro un de la tempête : l'effondrement des cours du bois. En raison principalement d'un afflux important de bois sur le marché : « Concrètement, explique Arnaud Regnacq, avant la tempête, nous vendions le mètre cube de bois 35 euros, aujourd'hui, on le vend entre deux et cinq euros. » Une chute vertigineuse qui fait surtout l'affaire des scieries : « En achetant aussi bas, elles ont pu se refaire des marges. Résultat, c'est nous qui finançons toute la crise. Mais, pour nous, la situation est catastrophique. »
2 Du bleu à l'âme et sur le bois
Comme si cet effondrement des prix ne suffisait pas. Un autre phénomène est venu aggraver cette situation : la détérioration du bois. Une conséquence directe de l'énormité des dégâts provoqués par Klaus. En effet, si 40 millions de mètres cubes de bois sont tombés, les sylviculteurs n'ont pu en sortir qu'à peine 12 millions. Si bien qu'il reste encore, à terre, près de 30 millions de mètres cubes. Résultat, explique Arnaud Regnacq : « Le bois reste sur les parcelles, il sèche, il devient bleu et donc impropre à toute production industrielle. » Et consécutivement à cettedétérioration, le bois est déclassé.
« Alors que ce bois-là était avant réservé à des usages de menuiserie ou de parqueterie, il part désormais en bois de chauffage ou alors en bois de trituration », déplore Arnaud Regnacq.
3 Ils rêvent d'une assurance tempête
Dans ces conditions quel est l'avenir des sylviculteurs ? En prenant de la hauteur, la priorité qui s'impose reste le déblaiement et le nettoyage des parcelles dévastées. Pour envisager tout simplement la reconstitution du massif.
Toutefois, si la théorie est connue, dans la pratique, ce scénario se heurte de plein fouet à une autre question : celle du coût de telles opérations. Et ce d'autant plus que, comme l'assure Arnaud Regnacq : « Nous n'avons toujours rien vu venir du plan Barnier et de son milliard d'euros. » Un blocage qui passe de plus en plus mal chez les sylviculteurs : « Non seulement, on attend des aides pour nettoyer nos parcelles, mais aussi et surtout une indemnisation pour tout ce qui est tombé. »
Sachant que les sylviculteurs militent également pour la création d'une disposition jugée aujourd'hui indispensable : une assurance sur les risques naturels.
« Pour pouvoir repartir, insiste Arnaud Regnacq, il faut que notre investissement puisse être garanti par une assurance pour le risque naturel. Sauf qu'aujourd'hui pour la forêt, ce risque n'existe pas. On ne repartira pas si notre capital n'est pas assuré. »
(1) Ce groupement compte près de 150 producteurs.