Voirie : La mâchoire brisée sur le trottoir troué. Marie-Rose Jamorski entend bien se battre malgré la réponse étonnante de l'assureur de la ville.
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Lors du dernier Conseil communautaire tenu à Maillas, Daniel Rozier, qui a en charge la voirie communautaire, est revenu sur la réception des travaux récemment effectués autour de Saint-Justin. La commission a émis plusieurs réserves, tout en sachant que l'intense trafic des camions de bois n'arrangeait pas les choses.
Les travaux de débardage soumettent en effet les ponts à des charges pour lesquels ils ne sont pas prévus. « C'est une catastrophe », diront même certains délégués alors que les chantiers forestiers semblent être de moins en moins déclarés en mairie. Une demande commune de tous les maires devrait être rédigée et expédiée aux sociétés exploitantes afin de les rappeler à leurs obligations.
Extrait partiel du sudOuest du 04 février 2010 Auteur : Jean-Marie Tinarrage
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VOIRIE. Le 16 décembre, Marie-Rose Jamorski n'a pas vu le nid-de-poule sur un trottoir. La chute a été violente.
Deux mois après sa chute sur un trottoir troué, Marie-Rose Jamorski souffre toujours. (photo pascal bats)
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C'était le 16 décembre dernier. Comme d'habitude depuis le décès de son époux, Marie-Rose Jamorski, 75 ans, part faire ses courses.
Après avoir rempli son panier, elle se dirige sur le chemin de retour. « Je marchais lentement », explique la septuagénaire qui n'est pas récompensée de sa prudence : ne voyant pas le cratère au milieu du trottoir , elle chute de tout son long. |
Déjà handicapée du genou et porteuse d'une prothèse, la dame ne parvient pas à se rattraper : le visage cogne le bitume, mais aussi le dos, les jambes...
« Mon menton saignait, j'avais l'impression d'avoir le visage tout de travers », explique-t-elle. « Pendant quinze jours, j'ai cru que j'allais perdre mes dents. »
Les secours évacuent Mme Jamorski aux urgences. On lui recoud le menton, radio, scanner : elle souffre d'une fracture de la mâchoire. Cinq jours d'ITT, concluent les urgences. « Le médecin m'a dit que ce n'était pas opérable, parce qu'il me manque des dents ».
Du coup, presque deux mois après l'accident, Marie-Rose Jamorski est contrainte au régime liquide ou mou. Au menu : soupes, pain de mie, steaks hachés... Et surtout, les douleurs sont toujours là, ainsi que la fatigue. « J'ai mal au coccyx, au genou qui n'a pas été opéré... Et encore, j'ai eu de la chance que la prothèse ne saute pas. Avant l'accident, je ne prenais plus de médicaments, j'étais bien. Là rien ne va plus. »
« J'attaque la Ville »
Meurtrie dans sa chair, et gênée dans son quotidien, Mme Jamorski, qui vit seule , se sent « obligée d'attaquer la Ville ». « Ce n'est pas une petite affaire », explique-t-elle. Quelques jours après sa chute, elle prend sa plume bleue pour écrire à Geneviève Darrieussecq et l'informer de la procédure envisagée.
« Je suis profondément désolée de l'accident qui vous est arrivé et je vous souhaite le meilleur rétablissement possible », répond madame le maire, conseillant à la septuagénaire de demander assistance auprès du CCAS CIAS pour le portage des repas et une aide ménagère à domicile. Geneviève Darrieussecq fait également suivre le courrier à l'assureur de la Ville, et aux services techniques « afin de juger si des travaux d'urgence s'imposent au niveau du lieu où vous avez chuté. »
Pot de terre ?
« Mes voisines me le disent : c'est le pot de terre contre le pot de fer mon affaire », souffle Mme Jamorski qui entend saisir un avocat, en plus de l'assistance juridique de sa mutuelle.
La réponse de l'assureur de la Ville ne tarde pas, déployant un argumentaire étonnant : « En droit administratif, on ne retient pas le défaut d'entretien normal de la chaussée lorsque la défectuosité est correctement apparente. Il en est de même si celle-ci était inconnue ni ne pouvait être prévue (NRDL par la mairie), ou était connue de l'usager. » Bref : une réponse d'assureur qui assure contre tout, sauf contre ce qui vous arrive.
Pas grave. Marie-Rose Jamorski entend bien se battre. Pour le principe. « Cela ne me serait jamais arrivé quand mon mari était vivant : il m'emmenait partout », souffle-t-elle.
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Actualité :
Grosses craintes sur la voirie
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Leçons à retenir donc :
Avant de tomber sur un trottoir, qui n'est pas le votre, assurez-vous que la mairie a bien été informée de l'existence d'un défaut d'entretien normal de la chaussée.
Assurez-vous, à contrario, que le défaut n'est pas correctement apparent.
Assurez-vous enfin que vous n'étiez pas au courant de ce défaut d'entretien. Sous entendu vous êtes tombé expressément.
Que faire ?
Pour l'habitant ou le propriétaire signaler en mairie l'existence d'un défaut d'entretien normal de la chaussée.
Pour les victimes, faire attention aux délais de prescription qui est très court, faire saisir le tribunal par votre mutuelle la CPAM ou tout autre assurance de défense en justice.
Mon avis personnel
Je ne suis pas convaicu qu'une femme de 75 ans tombe volontairement juste pour que les journaux et autres médias fassent parler d'elle.
La réalité tient à mon avis à la règle du faire toujours moins cher, celle qui tire la socièté vers le fond du trou (dans le trottoir).
Il va être temps qu'on fasse une socièté humaniste plutôt que capitaliste.
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