Militants des droits de l'homme et associations lancent un appel pour qu'élus et décideurs ne se résignent pas à ce que 10 % de la population soient exclus des droits sociaux.
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Yves Saphy (à gauche), de la Ligue des droits de l'homme et les représentants des associations caritatives montoises, toutes logées dans la plate-forme sociale du Marsan. photo pascal bats |
Les associations humanitaires et caritatives montoises vont pousser ce soir un cri d'alarme à l'attention des responsables politiques et administratifs du département. La Ligue des droits de l'homme, en partenariat avec les sections montoises du Secours populaire, de la Croix-Rouge, des Restos du cœur, de la Banque alimentaire, la Ruche landaise et le Panier montois ont en effet invité le préfet des Landes, le Conseil général et la maire de Mont-de-Marsan à une rencontre-débat sur la précarité (1).
Il s'agit d'un appel à la raison, explique Yves Saphy, président de la Ligue des droits de l'homme montoise. Nous voulons que tous réfléchissent à la situation actuelle des laissés-pour-compte de la société, qui est dramatique. Qu'ils s'assoient autour d'une table et qu'ils entendent ce que les associations de bénévoles ont à leur dire. Parce que toutes sont très inquiètes de voir augmenter constamment le nombre de victimes de l'insécurité sociale aujourd'hui. |
L'insécurité sociale
Alors que l'on nous dit que l'économie repart, poursuit Danièle Durou, des Restos du cœur, la précarité et l'exclusion ne font que redoubler, ce qui est inacceptable en cette période. L'économie et le social sont aujourd'hui complètement déconnectés, il y a des salaires et des revenus financiers énormes d'un côté, et des gens complètement abandonnés d'un autre. Ce n'est pas normal.
Françoise Poggi, du Secours populaire, est beaucoup plus critique sur le fonctionnement de la société actuelle. « Au départ, nous n'étions là que pour donner de l'aide à des gens qui vivaient un passage difficile. Or, avec les années, ils sont de plus en plus nombreux, et leur situation, de provisoire, est passée à un stade que tout le monde trouve normal. On a le sentiment que beaucoup de décideurs et de responsables considèrent comme inévitable le fait que 10 % de la population actuelle soient à la marge, qu'ils peuvent juste survivre. Il y a même des bénéficiaires qui nous sont envoyés par les assistantes sociales. De temporaire, c'est devenu durable. Les droits humains ne sont plus respectés. » Bernard Graciannette (LDH), insiste : « On entend des responsables considérer que la précarité est devenue normale, c'est comme un apprentissage qu'il faut affronter pour réussir sa vie. Incroyable ! »
Ces associations humanitaires et caritatives en appellent donc aux textes fondamentaux de notre société, la Déclaration universelle des droits de l'homme et son article 25 (qui assure notamment santé, alimentation, logement, services sociaux et droit à la sécurité d'emploi), et le programme du Conseil national de la Résistance, rappelé il y a quelques mois par le célèbre « Indignez-vous » de Stéphane Hessel.
La dignité de l'être humain
Un des éléments essentiels de la dignité de l'être humain, rappelle Yves Saphy, passe par les droits économiques et sociaux. Nous voulons que les élus et responsables entendent ce message, comprennent réellement ce que c'est que de vivre cela sur le terrain au quotidien. Car ils n'ont peut-être qu'une idée partielle, mais ils n'ont pas de réflexion sur la réalité de la précarité.
Persuadés que la solidarité peut encore marcher, révoltés que le fonctionnement de la société aggrave encore les inégalités, ces « indignés » landais veulent rappeler à tous les partis politiques que c'est maintenant qu'il faut agir. Pour la désignation de leur champion pour les présidentielles, on a encore le temps d'y penser.
(1) Ouverte à tous, la rencontre-débat sur la précarité, les droits, le bénévolat et les associations a eu lieu ce lundi 6 juin, à 20 h 30 à la salle du Petit-Bonheur à Mont-de-Marsan.
6 juin 2011 06h00 | Par jean-louis hugon
rencontre-débat sur la précarité, les droits, le bénévolat, YOUTube, FACEbook, TWItter, danielle durou, restos mont de marsan
8 juin 2011 06h00 | Par J.-L. H. |
Beaucoup d'interrogations des bénévoles et des ayants droit restent toujours sans réponse.
Salle comble lundi soir à la salle du Petit Bonheur pour la rencontre-débat sur la précarité, organisée par la Ligue des droits de l'homme et les associations caritatives et humanitaires. Face aux besoins de plus en plus grands, aux jeunes ou retraités de plus en plus nombreux à avoir besoin d'aide pour tenter de surmonter leurs conditions précaires, les six associations présentes à la plate-forme sociale du Marsan s'interrogent. Pourquoi continuer avec un système « qui fait que l'inégalité dans la répartition des richesses engendre l'inégalité dans l'exercice des droits » ?
Les témoignages sont cruels, comme celui d'une femme ayant un revenu inférieur à 10 000 euros par an, privée de l'aide pour se payer sa complémentaire santé, ou encore celui de cette autre, sans emploi malgré un bac + 5, qui veut malgré tout continuer à partager. Une personne qui retrouve du travail perd sa couverture maladie universelle et ne peut plus se soigner, c'est le signe que les solutions imaginées rendent souvent la vie quotidienne encore plus compliquée. Comme cette idée du RMI en 1989, qui ne devait durer qu'un temps mais qui s'est étalé sur deux décennies, avant d'être remplacé par le RSA avec ses bons et ses mauvais côtés. Il y a aussi l'analphabétisme, voire l'illettrisme qui creuse encore plus le fossé entre les uns et les autres, ce qui entraîne que certains ne savent pas remplir un formulaire ni cuisiner les légumes qui leur sont offerts. « La détresse et la souffrance sont telles que les gens n'ont plus la possibilité de se prendre en charge », explique Manu Santos, salarié à la plate-forme.
Pour Bernard Graciannette, de la LDH, « ce n'est pas du lien social, mais de la réparation sociale », et « comme le financement est toujours précaire, ce sont les associations qui font le matelas ». Que se passerait-il si toutes mettaient fin à leur action ?
Le débat est très loin d'être clos.
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Solidarité :
Les indignés du coeur en appellent à la raison. Comment résister à l'insécurité sociale ?
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Voici la honte de la France
Voilà déjà 26 ans, un gars que l'on prenait pour un con (Coluche) lançait les restos du cœur pour un hiver, aujourd'hui en 2010, à l'ère de l'internet, du respect de l'environnement et de la Connerie, des gens meurent toujours de faim et de froid.. Vive le ...progrès!!! Si vous êtes en accord avec ceci,clic sur j'aime et partager
Katia
Dignité et considération
Que de belle parole, mais parlons plutôt des actes. Que se passe t'il réelement sur la plateforme sociale de Mont de Marsan.
La préocupation première de 50% des bénévoles, et spécialement ceux qui ne sont pas du tout dans le besoin est de manger gratuitement à partir des dons ... et oui ... j'ai vu remplir des coffres de voiture de légume ou de pain dans des voitures de luxe comme celle de notre ex président de la république.
Oui on m'a insulté publiquement, oui j'ai refusé d'y retourner si le fautif et il se reconnaîtra n'est pas Chrit... ne me présentait pas des excuses pour son attitude publique méprisante et indigne d'un responsable.
On y pratique également volontiers l'apéritif bien arrosé et ce presque tout les midis, tout en jetant à l'égout des centaines de litre de rouge, venus de la plate forme de Saint perdon, sous prétexte que tous les bénéficiaires sont des ivrognes. Cherchez l'erreur ?
On y entend des propos racistes xénophobes et on y pratique la discrimination raciale, pendant qu'on tolére les bénéficiares en jaguar etc ...
Pauvre Coluche
Ps: Oui je suis en colère parceque j'ai faim dans mon ventre et soif de sociabilisation dans ma tête.
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