Le Plan local d'urbanisme de la commune de Saint-Pierre est désormais conforme, le permis de construire a été déposé… Dans le même temps, le projet concurrent de la Storim à Haut-Mauco, recalé par la CNAC, est k.-o. debout.
Avant de prendre quelques jours de vacances, les premières depuis plus d'un an, Bernard Bornancin donne les dernières nouvelles du front.
« Sud Ouest ». Pouvez-vous nous éclairer un peu plus sur les détails du projet ?
Bernard Bornancin. Le Grand Moun, c'est 39 000 m² de surface de vente pour 72 000 m² de surface construite. Autour de l'hypermarché Leclerc qui est le poumon de l'histoire, il y aura une galerie de 50 boutiques et au total, sur la zone, environ 75 activités. Entre 18 000 et 20 000 m² dont 7 600 d'hypermarché seront déplacés de la zone actuelle.
Vous pouvez donner quelques noms d'enseignes ?
Décathlon et Intersport qui sera déplacé, un espace culture, Darty, Quick, Hippopotamus… Je ne dirai rien sur les autres enseignes, on est en cours de négociation. Je confirme qu'il n'y aura pas de cinéma. En terme de parking, ce n'est pas pratique et ce serait ridicule de se mettre en concurrence avec le centre-ville.
En quoi le projet sera-t-il innovant ?
On veut en faire un lieu de vie, pas seulement de consommation. Nous avons repéré au GPS, 1 350 arbres que nous allons conserver le long de la voie ferrée, en périphérie mais aussi au cœur de la zone. On rajoutera 1 400 sujets supplémentaires. On avait à l'époque parlé de photovoltaïque sur les toits, on a renoncé. Ce n'est pas pratique et on n'en a pas plus besoin que ça. On proposera également 1 000 m2 de garderie-espace jeux ou un drive à l'emplacement actuel d'Intersport.
Quel est le calendrier ?
Dans six mois, à compter du 4 avril, le permis de construire sera instruit. Les études de sol ayant été faites, les géomètres étant déjà passés, les travaux pourront alors démarrer. Il y en aura pour 18 mois normalement. L'ordre d'apparition des enseignes sera lié aux accès. On ne va pas ouvrir si tout n'est pas propre.
Que rétorquez-vous à ceux qui laissent entendre que vous ne déménagerez pas l'actuel hypermarché et que donc le projet ne se fera pas ?
La meilleure affaire de ma vie, ce serait en effet de rester là où je suis. L'affaire est amortie et elle continue de faire des bénéfices. D'ailleurs en 1992 quand je me suis installé ici, j'ai cru que j'y serai champion du monde même si aucune enseigne nationale ne m'y avait suivi. Mais Mont-de-Marsan occupe une place très particulière dans la géographie économique du territoire. Aujourd'hui, le seul investissement que je regrette c'est celui concernant la cafétéria.
D'après vous, qu'est-ce qui, en CNAC, a fait pencher la balance en faveur du Grand Moun ?
Nous n'avons pas encore les attendus mais je serai tenté de mettre en avant plusieurs critères. La proximité avec l'agglomération, l'accessibilité aux bus qui aura un arrêt dans la zone, aux piétons, aux deux-roues, la présence d'un parking relais. Ce qui a compté aussi, c'est le fait qu'il s'agit pour beaucoup d'un déplacement, que le volet environnemental est important et parce que nous apportons des solutions par rapport à l'utilisation de la rocade. Le fait d'avoir constitué un PUP (Projet urbain partenarial) définissant le périmètre et le financement a dû aussi compter. En creux, ce sont des qualités que les autres n'avaient pas.
Comment avez-vous pris les commentaires des porteurs du projet Storim ?
Ils ont été très virulents, les propos tenus très excessifs, à la limite de la diffamation. Je peux comprendre leur déception. Je n'aurais pas eu la CNAC, je serais au fond du trou. Sur le vote des consommateurs, je tiens à rappeler qu'ils ont plus souvent voté contre mes projets que pour. Pour ce qui est du Conseil général, je ne crois pas qu'il m'ait demandé davantage de choses qu'aux autres. Je ne vois d'ailleurs pas pourquoi il m'aurait privilégié. C'est normal ce qu'on nous a demandé. La différence, c'est que moi, j'ai signé sans tergiverser. Financièrement, mon projet est beaucoup plus cher que le leur. Ce sera 120 millions d'euros dont 70 à 75 pour les bâtiments.
Que deviendront les locaux de l'actuel Leclerc ?
Il y a deux possibilités. Le BricoLeclerc qui est trop à l'étroit peut franchir la route pour s'installer sur les 21 000 m² d'ici. Et à la place, on pourrait proposer des activités qui n'existent pas à Mont-de-Marsan, tournées autour des loisirs, un bowling, une patinoire, des salles de jeux… L'autre option, moins pratique, sera d'installer ces activités à la place de l'hyper. Il y a des poteaux tous les 12 mètres, la structure est donc découpable.
Avec le Grand Moun pourquoi un intermarché ? Décathlon, Intersport, Darty, Hippopotamus et Quick seront la