S'ajoutent à cela les recours émanant de l'Union des artisans et commerçants montois (Ucam), de l'association En toute franchise et des Rocadiers du Marsan.
Avocat en commun
Sans entrer dans les détails, l'argumentaire développé pointe une création ex nihilo (pas un déplacement comme ce sera majoritairement le cas dans le projet Le Grand Moun), pas compatible avec du développement durable et ne bénéficiant pas d'une zone de chalandise suffisante.
Sans parti pris, ni ostracisme, l'Ucam et En toute franchise ont aussi posé recours contre le projet Bornancin-Jacquemain à Saint-Pierre-du-Mont.
Les Rocadiers du Marsan ont été créés par un petit groupe de commerçants de la galerie marchande de l'actuel Leclerc. C'est leur positionnement qui a poussé la Storim à poser un recours contre le projet concurrent. Dernièrement, Jacky Chevreau, directeur du développement et actionnaire de la société, parlait de « petites manœuvres ».
Pierre-Noël Ithurralde dit la même chose autrement. Histoire qu'on le comprenne bien, il use d'un pléonasme en évoquant « des tractations sous la table ».
« C'est intéressant de constater que l'avocat de M. Bornancin est aussi celui des Rocadiers du Marsan. C'est ce même Me Bouyssou qui est le conseil d'un des particuliers qui a attaqué le PLU de la commune. »
Intérêt à agir ou pas ?
Ces plaintes contre cePLUsont l'autre aspect du dossier. En effet, deux particuliers, l'un habitant Haut-Mauco, pas à proximité de la future zone commerciale, et l'autre Benquet, ont attaqué le nouveau plan local d'urbanisme devant le tribunal administratif de Pau.
« Le premier se venge parce que je lui ai refusé un certificat d'urbanisme, le second est aussi un des dirigeants de Super U et pose recours par ailleurs », éclaire Pierre-Noël Ithurralde.
En fait, le premier magistrat haut-maucois oscille entre agacement et ironie. « Comment penser que notre PLU, après quatre ans et demi de préparation, ne tienne pas la route ? Sa révision simplifiée est applicable depuis la mi-octobre et le porter à connaissance a été fait dans les règles de l'art. »
Pour faire simple, sur la forme, ces deux plaintes font mention d'une concertation insuffisante. Sur le fond, l'intérêt général serait insuffisamment démontré et la desserte routière pas adaptée.
« Si une 2x2 voies, ça n'est pas adapté, que dire d'une rocade déjà encombrée ? », interroge le maire de Haut-Mauco, pour qui « aucun des arguments annoncés n'est recevable ».
Il y est également question du classement Seveso (risques faibles) de certains sites de Maïsadour. « La zone commerciale est hors du périmètre Seveso qui correspond de toute façon à un classement ancien dont Maïsadour a demandé la révision. »
Pierre-Noël Ithurralde pronostique : « Les plaignants vont être déboutés et avoir une grosse amende à payer. La loi stipule qu'ils doivent avoir intérêt à agir, or ils n'en ont pas. Ils n'ont que leur intérêt particulier en tête. » Il râle néanmoins : « Tous ces recours, même s'ils ne sont pas suspensifs, c'est du temps perdu. Il y a pourtant urgence à se lancer. Les entreprises de BTP locales l'attendent avec impatience, les personnes susceptibles de postuler à un des 700 emplois créés aussi. »
(1) Les Super U se sont regroupés et n'adressent qu'un seul recours, de même pour les Intermarché de Tartas et Hagetmau.