Il venait à la rencontre des maires des communes landaises où des projets d'installation de panneaux photovoltaïques sont en cours. Un point complet officiel sur la situation est difficile à faire, « parce que nous ne sommes pas seuls sur ce créneau, lance le président. Il y a d'autres entreprises sur ce marché, donc nous ne souhaitons pas livrer nos prévisions à la concurrence. »
Ce qui n'empêche pas de faire des estimations. EDF-EN estime que ses projets de fermes photovoltaïques au sol, non compris l'installation du Gabardan (lire), occuperont au maximum 2 500 hectares. Un chiffre cité pour le comparer aux 600 000 hectares de forêt dans le département, « soit moins de 0,4 %, calcule M. Mouratoglou, ce qui montre bien que nous ne sommes pas gloutons par rapport aux surfaces agricoles ou forestières. De plus, lorsque nous défrichons une surface de forêt, nous reboisons à l'identique, pour compenser. »
Les surfaces sont réversibles
Les communes concernées sont Morcenx, Ychoux, Mézos, Sore, Bélis, Castets, Labouheyre, etc. Liste non exhaustive et non officielle, pas plus que ne l'est le nombre de kilowatts correspondant. Mais plus intéressant est le fait que, contrairement à ce qui est communément admis, les surfaces consacrées aux fermes photovoltaïques n'ont pas changé définitivement de vocation. « Il est parfaitement possible de revenir à la forêt 25 à 30 ans plus tard, explique Yvon André, directeur général délégué. Ces installations temporaires sont totalement réversibles, à condition que ce soit prévu dans les PLU (Plans locaux d'urbanisme) votés par les élus. » D'après les premiers témoignages obtenus sur le terrain, l'administration se fait tirer l'oreille, mais il est tout à fait possible de classer ces terrains en zones non automatiquement à urbaniser, pour, après démontage des panneaux, les rendre à leur première vocation.
Enfin, Pâris Mouratoglou est aussi venu dans les Landes pour expliquer qu'en matière d'électricité photovoltaïque, il n'y a pas à faire de choix entre les panneaux sur les toits et les panneaux au sol. « Les deux technologies existent, il ne sert à rien d'en privilégier une et pas l'autre, assure-t-il. Mais actuellement, les panneaux sur les toits sont issus d'une technologie ancienne, où les Chinois sont devenus des maîtres. Même si les industriels français se lançaient aujourd'hui dans cette filière, leurs coûts de production ne seraient pas concurrentiels. »
Nouvelles technologies
Mais s'il estime inutile de lutter sur ce créneau, le président d'EDF-EN affirme que « les industriels français, sur les nouvelles technologies à base de silicium, ont pris un temps d'avance. Le projet de First Solar à Blanquefort (Gironde) est de ceux-là, et nous l'encourageons. Il ne sert à rien de subventionner cette industrie du panneau si c'est pour favoriser l'importation de produits chinois. Mais nous sommes dans notre rôle quand nous favorisons la création d'industries nouvelles, pour pérenniser nos métiers et nos emplois. De toute façon, nous n'avons pas le choix : dans cinquante ans, l'énergie fossile coûtera trop cher. C'est maintenant que nous devons investir dans l'énergie renouvelable. »