Mais après, elle a trouvé du boulot à Mont-de-Marsan », témoigne cette conseillère à l'emploi de 42 ans. Des usagers intéressés par le covoiturage, il en existe beaucoup. Mais rares sont ceux pour qui ça fonctionnent réellement. En cause, les horaires de chacun, souvent difficile à faire coïncider. « J'ai pas mal de contacts grâce aux sites. Mais souvent, ça n'aboutit pas. J'ai trois enfants en bas âge et je tiens à mes horaires », reconnaît Lionel, fonctionnaire pour le Trésor public.
Entre collègues
La plupart des covoiturages se conclue finalement avec des collègues de travail. Françoise s'est inscrite sur un site d'annonces de covoiturage il y a de cela une semaine, en raison de la hausse du prix du carburant. Suite à sa démarche, elle a reçu une liste de personnes à contacter. Mais avant d'emménager dans la région, elle n'était passée que par des connaissances professionnelles. « C'est plus facile. On connaît les gens, on a les mêmes horaires ou du moins proches, et on va au même endroit », témoigne-t-elle.
Si le covoiturage est surtout motivé par des aspects financiers, il est rarement synonyme d'argent. Les usagers adoptent le roulement entre voitures et conducteurs. « Ça évite l'usure du véhicule. Et puis on partage la route et ça permet de ne pas prendre tout le temps le volant », explique Lionel.
Lydie, elle, a pratiqué le covoiturage pendant des années. Vivant à Dax et travaillant à Mont-de-Marsan, ce dispositif a été un avantage pendant près d'un an. Mais ensuite, la situation a changé. Ses amies ont été mutées ou ont déménagé.
En mars 2009, le Conseil général a mis en place l'Express, une navette déclinée sur plusieurs lignes, reliant différentes villes du département. « L'avantage, c'est que les chauffeurs sont des professionnels. On a le sentiment d'être davantage en sécurité dans le bus. Et les prix sont avantageux, surtout avec l'augmentation du prix du gazole. » Un dispositif complémentaire au covoiturage, mais qui pourrait vite devenir un sérieux concurrent de cette pratique en pleine expansion.
Un site juste pour les Landais
« Un service que chacun s'approprie ». C'est ainsi que Valérie Clavé définit le site d'annonces de covoiturage qu'elle ...
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« Un service que chacun s'approprie ». C'est ainsi que Valérie Clavé définit le site d'annonces de covoiturage qu'elle gère pour le Conseil général. Lancé en juin 2008, il a démarré fort et continue de progresser. Après seulement six mois d'existence, il comptait déjà 1 000 inscrits et en affiche plus de 3 850 aujourd'hui.
Créé en période de hausse du prix du carburant, le site covoiturageslandes.org a une tripl e vocation. « On voulait inciter à de nouvelles pratiques, aider les Landais à faire des économies, et tenir compte des impératifs environnementaux », explique Monique Lubin, vice-présidente du Conseil général, en charge des équipements ruraux et du transport.
« Les Landes sont un territoire où il est indispensable d'avoir un véhicule pour se déplacer. Et les trajets travail-maison sont souvent sur des grandes distances », ajoute la conseillère générale d'Hagetmau. Une réalité qui transparaît sur le site : la grande majorité des quelque 1 650 annonces disponibles en ce moment concernent des trajets quotidiens.
Au-delà du travail
Conscient de cette situation, le Conseil général a amenagé une rubrique « Trajets employeurs » où les salariés des entreprises partenaires peuvent s'inscrire pour trouver directement un covoiturage avec un collègue. 53 entreprises ou établissements ont déjà adhéré à ce dispositif.
Mais le Conseil général ne veut pas s'arrêter là. « Notre objectif est de favoriser les déplacements des Landais, mais pas seulement pour le travail », indique Monique Lubin. D'où la mise place d'une rubrique « Covoiturage et événements », qui recense par date toutes les grandes manifestations culturelles ou sportives. Chaque inscrit peut y trouver les trajets proposés pour se rendre à l'événement ou proposer le sien. Si la rubrique existe depuis le début, « elle mérite d'être optimisée », reconnaît Valérie Clavé. « Pour cela, on va essayer de développer des partenariats avec quelques scènes départementales », ajoute-elle.
Des communes du département se sont également associées au site, qui propose à ses membres une entrée par ville dans la liste des trajets postés. Par ailleurs, le Département a créé ou aidé à financer des aires de covoiturage pour que les usagers se retrouvent facilement. Le site du Conseil général recense et cartographie les 10 aires qui existent aujourd'hui dans le département (voir l'infographie ci-contre).
« Notre plateforme essaie d'être au plus près des besoins », souligne Valérie Clavé. « On est en constante évolution. En fait, le site de 2008, il n'existe plus. C'est toujours la même adresse, mais ce n'est plus le même site », ajoute-elle. Ainsi, le prestataire Ecolutis, qui a réalisé et édité le site, devrait bientôt proposer un lien pour les smartphones.
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