Une promesse gouvernementale
Le gouvernement a perdu une manche dans la bataille des prix du gaz, en voyant retoqué par le Conseil d'Etat son gel des tarifs de GDF Suez - une de ses promesses en terme de pouvoir d'achat - avec un mois pour revoir sa copie.
Saisie par la procédure d'urgence du référé, la plus haute juridiction administrative française a relevé "un doute sérieux sur la légalité" de l'arrêté officialisant le maintien au 1er octobre des tarifs réglementés de dont bénéficient quelque 10 millions de ménages français.
Selon la formule en cours de révision mais qui ne pouvait être suspendue selon le Conseil d'Etat, la hausse des tarifs aurait dû être comprise entre 8,8% et 10%, rappelle la juridiction administrative suprême en citant les chiffres du gendarme de l'Energie, la Commission de Régulation de l'Energie (CRE).
Un manque à gagner évalué à 400 millions d'euros
La décision du Conseil d'Etat fait suite à un recours en référé fin octobre de l'Association nationale des opérateurs détaillants en énergie (Anode), qui regroupe les fournisseurs alternatifs Direct Energie, Poweo, Altergaz et Gaz de Paris.
Ceux-ci faisaient valoir que les tarifs bas imposés à créaient une distorsion de concurrence dont ses petits concurrents, à la situation financière beaucoup plus fragile, faisaient les frais.
GDF , qui chiffre son manque à gagner à 400 millions d'euros au deuxième semestre, a lui aussi attaqué l'arrêté de l'Etat - son principal actionnaire - devant le Conseil d'Etat.
Le Nouvel Observateur - AFP