Difficile de dire quand la CNAC les examinera. Elle a quatre mois pour le faire et croule sous les dossiers puisqu'au niveau national, 90 % des projets présentés en CDAC font l'objet de recours. « Ils sont débordés », livre Bernard Bornancin, confiant pour l'avenir.
Il arrive parfois que la CNAC ne suive pas l'avis de la CDAC mais c'est peu fréquent, voire rare.
La concurrence se rebife
Concernant son projet du Grand Moun, le patron de Leclerc dit n'avoir « aucun retour ». « Peut-être d'ici un mois, un mois et demi. » On sait d'ores et déjà que l'Ucam (l'Union des commerçants et artisans montois) et l'association En toute franchise (lire l'encadré ci-dessous) ont déposé des recours qui visent aussi le projet du Cap de Gascogne porté par la Storim.
Celui-ci doit également faire face à des recours émanant d'enseignes de la grande distribution concurrentes à Cora, notamment Super U et Intermarché.
Des commerçants de la galerie marchande de l'actuel Leclerc ont également un recours. Une démarche qui, on s'en doute, n'attriste pas Bernard Bornancin. « Ce n'est pas tant le nombre de recours qui est important », estime l'entrepreneur, « c'est ce qu'il y a dedans qui compte. »
La CNAC, dont le siège est à Paris fait état de deux recours contre le Grand Moun et de sept contre son concurrent de Haut-Mauco.
Un chiffre qui surprend des observateurs avisés du dossier qui le considèrent comme étant probablement en dessous de la vérité.
La guerrilla administrative et judiciaire annoncée n'aura pas que Paris pour cadre. Le tribunal administratif de Pau aura aussi son mot à dire. Au moins concernant le Plan local d'urbanisme de Haut-Mauco en attendant que celui de Saint-Pierre soit révisé à son tour (ce qui ne tardera pas).
Un site à risques Seveso
Selon le maire de Haut-Mauco, qu'on a connu plus prolixe, deux particuliers ont attaqué le PLU adopté par son Conseil municipal. « Ce sont des idioties », commente Pierre-Noël Ithurralde. « Pour le principe, ils en rajoutent une couche. Ça se réglera devant le tribunal, nous sommes confiants. »
Certains pourtant sont circonspects. Ils mettent en avant la présence à proximité immédiate du site d'implantation choisi de silos de Maïsadour (qui est partenaire du projet à travers une jardinerie géante). Des silos qui sont classés en risques Seveso, en risques faibles mais quand même.
« À Haut-Mauco, ils ne sont pas sortis de l'auberge », rigole un partisan du projet Grand Moun. D'autres évoquent un retrait pur et simple d'Henri Fouillade, le patron de la Storim. « Entre les exigences du Conseil général pour les aménagements routiers et maintenant ces recours, il commence à s'agacer. »
Henri Fouillade jetant l'éponge, la rumeur a déjà circulé au printemps dernier jusqu'à ce que le promoteur organise une grande conférence de presse pour la battre en brèche et dévoiler son projet.