Ce terrain de 33 hectares, propriété de la commune de Haut-Mauco, est en jachère depuis 2009. « C'était une terre agricole irriguée et ça n'est plus rien », déplore Pascal Lafenêtre, président des JA 40.
Le projet « va se relancer »
Le maire de Haut-Mauco l'assure. «Le projet de zone commerciale est en train de se relancer ...
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Le maire de Haut-Mauco l'assure. «Le projet de zone commerciale est en train de se relancer. Tôt ou tard, il verra le jour. On n'a pas perdu la guerre. Il est hors de question qu'on laisse le monopole à M. Bornancin et il y a une attente telle du public. »
Pierre-Noël Ithurralde refuse d'en dire plus. « Il sera de même nature que ce qu'on avait envisagé de faire initialement. Après, je ne vais pas donner des détails et livrer une stratégie. Ça se retournerait contre nous. »
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L'action est nationale et le slogan aussi - « Construire ou manger : il faut choisir ! » - mais selon les promoteurs, l'exemple de Haut-Mauco est typique.
« Une collectivité s'est portée acquéreuse de terres agricoles qu'elle n'utilise pas. » Selon Pascal Lafenêtre pourtant, la situation n'a rien de rédhibitoire.
Bail précaire possible
Il cite l'exemple de la commune de Bascons qui l'an dernier a fait planter du fourrage sur une parcelle destinée à accueillir un lotissement. Du fourrage qui a ensuite été offert aux agriculteurs de Charente-Maritime sinistrés par la tempête Xynthia. « Ici aussi cet été, on aurait pu faire du fourrage. Les agriculteurs des départements touchés par la sécheresse auraient été contents qu'on leur en fasse don. »
Nicolas Gemain, secrétaire général du syndicat, met en avant la possibilité d'un bail précaire. « La Safer est là pour faciliter ce type de projet. À travers elle, la terre peut être mise à disposition d'un agriculteur le temps où elle serait restée en friche. »
Parmi la vingtaine d'agriculteurs présents pour l'opération figure Pierre-Hadrien Cieutat. Il habite Haut-Mauco et cherche des terres. « Ce n'est pas normal de voir ces terres inutilisées sans savoir ce qu'elles vont devenir. » Lui, il planterait bien du maïs ou du blé.
Interpeller la commune
Conscients que leur action pourrait être mal interprétée, les Jeunes agriculteurs font savoir qu'ils ne sont pas contre le projet commercial de Haut-Mauco. « Des projets comme ça, il en faut », estiment-ils. « Ce n'est ça qui nous fait râler, c'est le gaspillage. »
Surtout dans les Landes où la disponibilité en foncier agricole est faible. « Comme c'est rare, c'est cher. Ce qui rend problématique l'installation d'un jeune. »
Le but, poursuivent-ils, c'est d'interpeller la commune. Commune qu'ils n'ont pas sollicitée par ailleurs. « On veut aussi créer un réflexe systématique chez les collectivités. »
À l'appui de leur raisonnement, les JA mettent en avant quelques chiffres. « La France perd, chaque seconde, 26 m² de surface agricole, ce qui représente l'équivalent de 60 baguettes de pains. »
Additionnées, ces mètres carrés perdus chaque seconde font 231 hectares perdus en une journée. « C'est l'équivalent de quatre exploitations landaises. »
Pierre-Noël Ithurralde regrette
Le maire de Haut-Mauco n'a guère apprécié l'opération des Jeunes agriculteurs sur sa commune ...
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Le maire de Haut-Mauco n'a guère apprécié l'opération des Jeunes agriculteurs sur sa commune. « Ils se trompent de combat et de méthode. Des hectares à défricher, il y en des milliers sur le département, environ 30 % des 130 000 hectares détruits par Klaus. Et c'est de la bonne terre à maïs. »
« Pourquoi ont-ils ciblé ces 17 hectares de surface agricole utile. Juste de l'autre côté de la route, il y a aussi une dizaine d'hectares en jachère, mais probablement n'avaient-ils pas envie de s'en prendre au maire de Benquet qui est de droite. »
Pierre-Noël Ithurralde regrette d'autant plus ce qu'il appelle « une opération coup-de-poing » que « personne ne (lui) a rien demandé ». Il promet que si la situation de jachère devait perdurer, il serait prêt à établir un bail précaire.
« Je n'en pense pas moins que le slogan "Construire ou manger : il faut choisir !" est imbécile. On a évidemment besoin de faire les deux. »
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