Éric Kerrouche, le président de la communauté de communes de Macs (2) regardait déjà devant hier jeudi : « On va faire en sorte de proposer un autre développement commercial de la zone, on ne s'interdit rien. Je regrette la mobilisation des chambres de commerce. On croit sauver les intérêts locaux à court terme mais on va passer à côté d'emplois. » « Je ne sais pas, dans le contexte actuel, si on peut se permettre de rater ça, réagissait également Henri Emmanuelli, président du Conseil général des Landes, fervent supporter du dossier. Si ce n'est pas ce projet, cela sera un autre. » La décision de la CNAC a cristallisé encore un peu plus les relations tendues entre le Conseil général et la Chambre de commerce et d'industrie des Landes. L'élu socialiste ne cachait pas son agacement devant « cette mobilisation (des CCI d'Aquitaine qui ont déposé un recours, NDLR) orchestrée par quelqu'un qui est en conflit d'intérêt ». Il ne veut pas le nommer mais il s'agit de l'actuel président de la CCI, Philippe Jacquemain, qui possède à Saint-Paul-lès-Dax une surface commerciale hébergeant un hypermarché Leclerc, une enseigne très présente dans les Landes. Pierre Lahillonne, consultant pour le groupe hollandais MAB et Immochan, porteurs du projet, pose la question : « Il serait intéressant parfois de prendre l'avis des consommateurs et de leur demander s'ils sont satisfaits que 83,4 % de l'offre alimentaire sur le département soit détenue par la même enseigne… » Il annonce un autre projet « dans les prochaines semaines. »
Sollicité par nos soins, Philippe Jacquemain ne souhaite pas réagir. En revanche, s'étant peu exprimée sur le sujet, la CCI des Landes, qui, rappelons-le, ne participe pas aux décisions de la CDAC, préfère argumenter sur le fond (lire ci-dessous).
Ondres sur un nuage
Auchan, le cinéma en plein air, un bowling et ses 1 500 emplois sont sur les rails. Jean-Marc Larre, le président de la Communauté de communes du Seignanx, parti à Paris défendre le projet, soulignait l'importance de cette décision pour le territoire. « On va travailler pour obtenir des emplois pérennes (1500). » Enfin, le Grand Mail de Saint-Paul-lès-Dax a eu l'autorisation d'étendre sa galerie commerciale mais pas de créer d'autres bâtiments en face.
(1) Les motivations de la CNAC seront connues prochainement.
(2) Maremne-Adour-Côte sud.
Le bon sens contre le non-sens
On l'imaginait bien : les commerçants qui avaient engagé des recours contre certains des projets ...
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On l'imaginait bien : les commerçants qui avaient engagé des recours contre certains des projets présentés mercredi en CNAC, et notamment contre Atlantisud, ne cachaient pas leur satisfaction, hier après-midi. Évelyne Vigneau, présidente des commerçants dacquois Daxatou et coprésidente de la Fédération landaise des associations de commerçants et artisans expliquait : « Nous sommes très contents. Effectivement cela fait deux ans que nous travaillons sur ce dossier. Et le résultat de mercredi montre qu'il ne faut pas baisser les bras, même face à un projet porté par des élus, et même par les plus hautes instances du département, il ne faut pas se résigner. C'est la victoire du bon sens. » Elle ajoute que les commerçants requérants ne s'étaient pas fait beaucoup d'illusions sur le résultat de la CDAC, - « dont on aurait pu espérer plus de neutralité »-, qui a validé ces projets. « Nous avons démontré que ce projet d'Atlantisud au milieu de nulle part était un non-sens et qu'un village de marques aurait un effet dévastateur. Nous espérons une réaction de nos élus. Quant aux porteurs de projet, soit ils abandonnent, soit ils revoient leur copie. Mais la décision de mercredi nous montre qu'il faut se battre jusqu'au bout. Ce que nous ferons parce que nous sommes dans notre rôle. »
Marquer comme lu.
intermarché à saint-justin
Par
audrey ludwig et christine lamaison