Une étude menée par l'Insee met en évidence l'influence des grandes agglomérations sur le territoire. Bordeaux se taille évidemment la part du lion. Mais Bayonne affirme son dynamisme
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L’aire urbaine de Bordeaux regroupe 1,1 millions de personnes. Photo archives Thierry David |
L'Insee vient de dévoiler le second volet d’une étude en profondeur des us et coutumes de la population française déclinée en trois points : nouvelles unités urbaines, définition des aires urbaines, travail sur les bassins de vie.
Aires urbaines ? Comprenez la définition des zones d’influences des principales unités urbaines, prenant en compte les critères du logement et de l’emploi. Le résultat ? 95 % de la population vivrait dans l’ombre des villes.
Ce taux est de 84% pour l’Aquitaine, répartis sur 54 aires urbaines. |
Pas étonnant ? Et pourtant. Le premier volet de l’étude, publié cet été, établissait le profil d’une population aquitaine concentrée à 73 % dans les unités urbaines, sur la foi des données du recensement de 2008. Un effet de la densification certain de la population. L'influence des grandes agglomérations est cependant beaucoup plus large. Qu’en retenir ?
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Les grandes aires urbaines définies par l'INSEE
Les grandes "aires urbaines" définies par l'Insee sont les communes offrant ...
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Les grandes "aires urbaines" définies par l'Insee sont les communes offrant un potentiel avéré de 10 000 emplois ou plus, pôles souvent accompagnés de "couronnes" de communes associées. Les "moyennes aires" offrent entre 5 000 et 10 000 emplois, les "petites aires" de 1 500 à 5 000 emplois.
Sur la totalité des 54 aires urbaines recensées, 12 peuvent se vanter d'être devenues "grandes". Le classement : Bordeaux, Bayonne, Pau, Agen, Périgueux, Bergerac, Mont-de-Marsan, Dax, La teste-de-Buch/Arcachon, Villeneuve-sur-Lot, Libourne et Marmande.
Marquer comme lu.
- L’espace urbain aquitain s’est densifié par rapport à 1999, accueillant pas moins de 213 000 habitants supplémentaires à périmètre « équivalent ».
- L’Aquitaine accueille douze grandes aires urbaines sur son secteur, dont pas moins de trois grands pôles, que sont Bordeaux (capitale régionale), Bayonne et Pau. Une originalité locale. Les régions voisines n’ont souvent qu’un grand pôle, la capitale régionale, à l’instar de Midi-Pyrénées (Toulouse). Poitou-Charentes en possède deux (Poitiers et La Rochelle).
- Bordeaux est la sixième aire urbaine de France, grimpant un échelon au détriment de Nice, derrière Paris, Lyon, Marseille, Toulouse et Lille. Un Aquitain sur trois réside dans sa sphère d’influence. L’aire urbaine de Bordeaux regroupe 1,1 millions de personnes. Elle s'étend désormais jusqu’à la côte Atlantique.
- Bayonne, par son dynamisme démographique et économique, passe devant Pau au classement régional des aires urbaines. Les aires urbaines du Béarn et du Pays basque dépassent toutes deux les 200 000 habitants.
- Le développement des ces aires urbaines s’effectue indifféremment par voie d'extension ou de densification, voire les deux pour certaines, comme Bordeaux, mais aussi Bayonne, Agen, Mont-de-Marsan, Villeneuve-sur Lot, Marmande…
- Certaines zones affichent sans complexe leur « multipolarité », leurs résidents travaillant indifféremment dans l’une ou l’autre aire urbaine voisine.
- De larges espaces, zones peu peuplées, échappent encore à l’influence directe des pôles urbains. Cela touche 248 000 personnes sur 586 communes, soit environ 7,8 % de la population. Presque deux points de plus que la moyenne nationale.
Qu’en conclure ? Qu’il ne faut pas se précipiter à conclure. « Ce travail est une perception du territoire, une image réalisée à partir des chiffres du recensement, explique Vincent Bernard, responsable de la division études de la direction régionale de l'Insee. C’est un outil mis à disposition des chercheurs et des décideurs, volontairement dégagé des contraintes administratives et politiques. »
C’est également un outil incomplet tant que ne seront pas rendues publiques les conclusions des études menées sur les bassins de vie, qui intègrent pour critère l’accès aux services et aux transports. Certaines tendances émergent malgré tout. Comme la confirmation de la bonne santé de l'espace périurbain. « Un travail mené sur Paris puis étendu à Lyon et Lille, nous permet en outre de parler de redensification des centres-villes, ce qui n’était pas noté en 1999. Nous n’avons pas de données sur Bordeaux, mais nous en observons les prémices. »
Des travaux sont cependant en cours à différents niveaux. « Nous travaillons, à Bordeaux, avec l’Agence Urbaine et la DDTM (la Direction départementale des territoires et de la mer, NDLR). Des travaux sont également commencés à Bayonne et à Pau. »
Peut-on voir se dessiner dans ces chiffres l’avenir des agglomérations aquitaines ? « Nous n’avançons pas de réponses. Nous constatons certaines tendances. On peut toujours les corréler avec des décisions politiques fortes, comme la création de 50 000 logements. Mais nous ne possédons pas de données pour confirmer de telles hypothèses. »
Le futur n’a d’ailleurs pas attendu les résultats de l’étude pour se dessiner. L’ouverture de l’A65, qui ouvre la voie, de Pau, vers Aire-sur-l’Adour, va rapidement modifier ces structures. Il en sera de même de la Ligne à Grande Vitesse.
vivre à saint-justin, démographie, service transport
Mardi 18 octobre 2011
Par Philippe Belhache
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Actualité :
Bordeaux, Bayonne et Pau écrasent tout en Aquitaine
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Carte des zones urbaines
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