La situation reste tendue aujourd'hui alors que plusieurs centaines de stations-essence sont à sec. L'oléoduc alimentant les aéroports de Roissy et Orly est à l'arrêt .
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Bloquage des entrepots pétroliers Picoty à La Pallice, dans le cadre des manifestations contre le projet de loi sur les retraites
Photo archives |
La situation reste tendue vendredi sur le front des carburants avec des pompes à sec partout en France et l'oléoduc alimentant les aéroports de Roissy et Orly à l'arrêt, même si le déblocage de plusieurs dépôts pétroliers semble repousser de quelques jours la menace d'une pénurie.
L'oléoduc approvisionnant en carburants les deux aéroports parisiens, les dépôts du sud de la capitale et de la région Centre ne fonctionne plus faute de produits pétroliers. |
"L'aéroport d'Orly a 17 jours de stocks et Roissy a des stocks", a indiqué une porte-parole de la société Trapil, qui gère ce pipeline. Elle a précisé ne pas avoir de "visibilité au-delà de ce week-end" sur la reprise des approvisionnements à Roissy. "La situation est extrêmement tendue. Tout dépend désormais de la manière dont va être traité le déblocage des dépôts", prévient Alexandre de Benoist, délégué général de l'Union des Importateurs indépendants pétroliers (UIP).
Les forces de l'ordre sont intervenues ce matin pour déloger les manifestants contre la réforme des retraites empêchant les camions citernes de s'approvisionner aux dépôts de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), Bassens (Gironde) et Cournon d'Auvergne (Puy-de-Dôme).
La décision d'envoyer les forces de l'ordre a été prise jeudi soir lors d'une réunion autour de Nicolas Sarkozy en présence du Premier ministre et de plusieurs membres du gouvernement. "On ne peut pas se permettre une pénurie d'essence, il faut penser à toutes celles et tous ceux d'entre nous qui ont besoin de se déplacer (...), aux entreprises, aux transporteurs routiers, tout ce qui fait la vie de notre pays, d'où ces décisions" de lever les blocages, a justifié vendredi le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau, sur Europe 1.
"La volonté, c'est de garantir un approvisionnement correct" pour toutes ces personnes, a-t-il aussi indiqué sur RMC. "Il n'y aura pas de problème d'approvisionnement en cette fin de semaine", a-t-il assuré.
De nouveaux dépôts ont cependant été bloqués au Mans, Caen et La Rochelle notamment.
Du côté des raffineries, le mouvement s'amplifie avec l'entrée en grève du site d'Esso à Gravenchon (Seine-Maritime) et de celui de Petroplus à Reichstett (Bas-Rhin). Dix des 12 raffineries de France métropolitaine sont à l'arrêt ou en cours d'arrêt, contre 8 jeudi, pour cause de grève ou de manque de pétrole brut, a indiqué un porte-parole de l'Union française des industries pétrolières (Ufip). "Dix raffineries sont à l'arrêt ou en procédure d'arrêt. Les deux autres fonctionnent, même si c'est à débit réduit", a déclaré ce porte-parole, sans préciser de quels sites il s'agissait.
160 stations Total fermées
Quant aux stations-service, elles étaient asséchées par centaines (sur un réseau de 12.500) dans toute la France, selon l'UIP. Le groupe pétrolier Total, qui gère le plus grand réseau de stations-service en France, a fait état de "150 à 160 stations-service fermées ou en rupture d'un produit ou de plusieurs produits" à la date de jeudi.
Les distributeurs de carburant se félicitaient toutefois des mesures prises par le gouvernement pour alléger la pression : levée de certaines restrictions techniques aux importations ou possibilité de recourir aux "stocks de réserve".
"La possibilité de recourir aux stocks de réserve nous donne plus de flexibilité pour alimenter les automobilistes. Globalement, cela repousse le risque de pénurie de plusieurs jours", s'est réjoui vendredi le président de l'Union française des Industries pétrolières (Ufip), Jean-Louis Schilansky. Le gouvernement a autorisé jeudi le déblocage "des réserves propres des opérateurs" pétroliers "qui représentent entre 10, 12 jours de consommation".
Ces réserves font partie des "stocks stratégiques" de la France, selon une source proche du dossier. Le gouvernement refuse d'employer l'expression pour ne pas accroître la panique alors que la consommation d'essence a augmenté en raison de la ruée des automobilistes à la pompe.
La France dispose de 17 millions de tonnes de pétrole brut et de produits pétroliers de stocks stratégiques, soit 98,5 jours de consommation. Les distributeurs ont reçu l'autorisation de piocher dans ces stocks à hauteur de 10 jours de consommation.
"La crise commence à déborder des frontières françaises. On sent son impact sur les marchés européens car la France importe de plus en plus de produits pétroliers", a souligné le président de l'Ufip.
En temps normal, la France importe déjà 13 millions de tonnes de gazole par an, carburant le plus utilisé en France.
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Les transporteurs routiers jugent les mesures de Dominique Bussereau "inopérantes"
La principale fédération des transporteurs routiers, la FNTR, a jugé ...
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Les transporteurs routiers jugent les mesures de Dominique Bussereau "inopérantes"
La principale fédération des transporteurs routiers, la FNTR, a jugé vendredi "inopérantes" les mesures annoncées par le secrétariat d'Etat aux Transports pour pallier le risque d'une pénurie de carburants à cause des grèves.
Le secrétariat de Dominique Bussereau a annoncé hier une série de mesures prévoyant notamment le déblocage des stocks de réserve de carburant. "Le problème est qu'au moment où on annonçait ces mesures, parallèlement le blocage des dépôts pétroliers s'est poursuivi et s'est même renforcé", a déploré Jean-Paul Deneuville, délégué général de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR).
Vendredi, dix des 12 raffineries de métropole étaient en grève. "Cela rend la mesure de possibilité d'utilisation des stocks de réserve totalement inopérante", a fait valoir M. Deneuville.
" A défaut de déblocage des dépôts pétroliers avant la fin de la semaine prochaine, les entreprises de transport routier seront lourdement entravées", a averti M. Deneuville, dont la fédération compte 12.500 entreprises adhérentes. Le transport routier de marchandises achemine 99% des produits quotidiens et les stations-services sont ravitaillées par camions, a-t-il rappelé.
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16 octobre 2010 06h56 | Par SudOuest.fr avec AFP
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Actualité :
Carburants, le risque de pénurie est repoussé de quelques jours
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Dominique Bussereau :
"il n’y a pas de risque de pénurie, pour l’instant"
Pour le président du Conseil général de Charente-Maritime, secrétaire d'État aux transports, les réserves de carburant sont suffisantes pour éviter la pénurie. A condition, pour chacun, de se discipliner
Où en est-on avec les carburants ?
Où en est-on sur le front des carburants ?
Dominique Bussereau. Les raffineries sont arrêtées. Mais il existe quelque 220 dépôts à travers la France, à la fois chez les opérateurs, les grandes surfaces et les stations services. Ces réserves de précaution peuvent attendre dix à douze jours de consommation. Il y ensuite les fameuses réserves stratégiques – le terme est un peu militaire – qui nous ont notamment permis d’aider les Etats-Unis après la tempête Katrina en 2005. Si l’on ajoute à cela la politique menée par le gouvernement, visant à faire débloquer certains dépôts, l’horizon s’éclaircit.
Maintenant il ne faut pas que nos concitoyens s’amusent à remplir leur réservoir, le réservoir des enfants, celui des grands-parents, les jerrycans et la baignoire. Ce type de comportement est à l’origine d’une hausse de 50 % de la consommation de carburants. Et donc de l’assèchement de certaines pompes. Alors que – je le répète – il n’y a pas de risque de pénurie pour l’instant. Maintenant, il y aura toujours quelques faux-disant pour prétendre le contraire à grands coups de phrases toutes faites.
Où en est-on avec les transports ?
Où en est-on des grèves dans les transports ?
Les chiffres qui me sont parvenus font état d’un taux de grévistes de 14 % à la SNCF, d’environ 5 % à la RATP. Il ne semble pas y avoir de mouvement significatif dans les réseaux de transports des grandes villes. Les Grands ports fonctionnent, à l’exception notable de celui de Marseille, pour des raisons différentes. Je n’ai pas d’inquiétude particulière. Il y aura bien des mouvements de manifestation ou de grève ce week-end et mardi. Les organisations syndicales ont d’ailleurs été très habiles dans leur timing. Quelques individualités vont continuer, mais je pense que le mouvement arrive à son terme. Il y bien sûr le phénomène lycéen, mais il est d’une autre nature.
Et avec les lycéens ?
Vous avez annulé une session du Conseil général de Charente-Maritime, alors même que les lycéens rochelais projetaient une manifestation sous vos fenêtres. Pourquoi une telle décision ?
J’ai reporté cette session non pas parce que je ne voulais pas rencontrer les jeunes, ni même parce que l’Unsa ou la CGT étaient représentés – je les connais bien –,mais parce qu’il pouvait y avoir des actions provocatrices de la part d’éléments isolés. Je ne souhaitais pas de débordements. J’étais d’ailleurs prêt à recevoir les lycéens ce matin. Ils n’ont pas souhaité me rencontrer. C’est leur choix. Ils ont pique-niqué sur le parvis du Conseil général.
Propos recueillis par Philippe Belhache
Landes : pénurie de carburant ?
Les Landes à peu près préservées d'une pénurie de carburant
Selon la préfecture des Landes, aucune station service du département n'était en rupture de stock en fin de matinée ce samedi
Pour autant, la situation est plus tendue en Haute-Lande, Pays de Born et Petites Landes, voire en Chalosse, que dans le Sud où les exploitants se sont tournés vers des fournisseurs espagnols.
Dans le Nord du département, la plupart des stations ont mis en place des rationnements à 20 ou 30 € de carburant par automibiliste. La situation ne devrait pas trop se dégrader puisque la préfecture annonce des ravitaillements pour aujourd'hui. Les poids lourds tranportant du carburant sont exceptionnellement autorisés à circuler ce week-end.
Du côté des chauffeurs routiers, pas de blocage de péage, ni d'opération escargot à signaler en dépit de l'appel national de la CFDT. Les perturbations sont plutôt attendues pour lundi.
16 octobre 2010 16h36
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