Stuppeur hier matin à Mont-de-Marsan. Du jamais vu en terre commerciale. La Commission nationale d'aménagement commercial (CNAC) a validé le projet du Grand Moun à Saint-Pierre-du-Mont et recalé le projet Storim CORA Cap de Gascogne à Haut-Mauco.
Dans 9 cas sur 10, la CNAC suit l'avis de la CDAC (Commission départementale d'aménagement commercial). Elle a dérogé à cette règle après avoir entendu les porteurs de projet mercredi après-midi. Les motivations de ces deux décisions seront livrées dans un second temps, d'ici à deux mois. Elles sont d'ores et déjà très attendues.
On a pris une pêche dans la gueule
Ce n'est un secret pour personne que Storim est le plus gros sponsor ...
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Ce n'est un secret pour personne que Storim est le plus gros sponsor du Stade Montois Rugby. Depuis son arrivée au club lors de la saison 2008-2009, Henri Fouillade a investi 1,3 million d'euros. Cora y a été de son côté de 125 000 euros. Les déboires de ces deux gros partenaires inquiètent évidemment au sein du club. Philippe Cazaubon, président encore jusqu'au mois de juin, le dit de façon un peu abrupte : « On a pris une pêche dans la gueule. » Il se refuse néanmoins à commenter plus avant cette « décision qui nous a étonnés ». « On ne sait pas ce que vont faire nos partenaires, alors en attendant, je préfère ne rien dire. » Le chef d'entreprise veut néanmoins positiver. « On a perdu une bataille, pas la guerre. »
Marquer comme lu.
À l'automne, l'un après l'autre, les deux projets de zones commerciales avaient obtenu l'aval de la CDAC. Déjà, à l'époque, on avait observé des disparités entre les deux. Le projet à Haut-Mauco porté par la Storim était passé de justesse avec, sur 10 votants, 6 voix pour, 3 contre et une abstention. Le projet du duo Bernard Bornancin - Philippe Jacquemain avait lui réussi un carton plein.
« Une vraie surprise »
Cet épisode fait dire à un bon connaisseur du dossier : « La décision de la CNAC est à la fois surprenante et prévisible. » Une autre disparité peut être pointée. Sept recours (devant la CNAC) avaient été déposés contre le projet Storim. Ils émanaient notamment d'Intermarché et Super U, des Rocadiers du Marsan (un collectif de commerçants de la galerie marchande de l'actuel Leclerc), de l'Union des commerçants et artisans montois (Ucam), de l'association En toute franchise…
Le Grand Moun s'en était sorti avec trois recours seulement. De l'Ucam et d'En toute franchise mais aussi de la Storim elle-même.
Ces signes avant-coureurs n'empêchaient pas les promoteurs du projet de Haut-Mauco d'avoir confiance. Pour Henri Fouillade, le patron de la Storim, la décision de la CNAC apparaît alors comme « une vraie surprise ». Il n'en dira pas plus. Ou tellement peu. « Attendons un peu, c'est trop frais. On doit analyser la situation et on n'a pas encore les attendus. »
Même quasi-silence radio chez le maire de Haut-Mauco. « Je n'ai pas envie de commenter. » Pierre-Noël Ithurralde annonce une conférence de presse pour aujourd'hui. « Après réflexion. »
La suite au tribunal ?
Évidemment, Jean-Pierre Jullian est plus prolixe. « C'était un peu stressant tout ça mais nous sommes particulièrement satisfaits. Le travail, sérieux, qui a été fait, paye. »
Bernard Bornancin, associé à Philippe Jacquemain, a donc remporté une partie qu'il a pourtant débutée avec du retard. Au-delà de la qualité comparée des deux projets, son entregent local lui avait permis d'obtenir une meilleure note en CDAC. Mais ce poids sur notre territoire est-il transposable à Paris ? Doit- on plutôt pencher pour une lutte nationale entre Leclerc et Cora ? Cora voulait faire de Haut-Mauco un poste avancé pour sa conquête du grand Sud. L'enseigne nordiste prévoit en effet d'implanter sept magasins entre Bordeaux et Marseille. Leclerc, bien mieux implanté au sud de la Garonne, souhaite maintenir ses positions. C'est donc lui qui a emporté le morceau.
Désormais que peut espérer la Storim ? À compter d'hier, 10 mars, elle a deux mois pour contester la décision de la CNAC devant le tribunal administratif. C'est en tout cas ce que prévoit l'article L 752 du Code du commerce. Pour représenter son projet en CDAC, elle doit attendre un an.
Quant au projet Grand Moun, à l'instar de ce que s'apprête à faire En toute franchise, il est aussi attaquable dans les deux mois qui viennent devant le tribunal administratif. En attendant, à Saint-Pierre-du-Mont, le plan local d'urbanisme permettant l'aménagement de la zone n'avait pas été l'objet de recours et le permis de construire a été déposé le 9 février dernier. Premier coup de pioche probablement avant la fin de l'année.
40 000 et 38 000 faisaient 78 000
Le Grand Moun, c'est 40 000 m2 de surface commerciale à Saint-Pierre-du-Mont
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Le Grand Moun, c'est 40 000 m2 de surface commerciale à Saint-Pierre-du-Mont, à l'angle de la rocade et de la route de Grenade, sur un terrain de 40 ha. Autour de l'hypermarché Leclerc qui déménagera de là ou il est, 65 boutiques dans la galerie, ou à l'extérieur, réparties en grands pôles : culture et bien-être, équipement de la personne, de la maison et du sport (Intersport plus Décathlon). S'ajoutent à ça deux ou trois lieux de restauration et une variante de Calicéo (Gilbert Ponteins fait aussi partie du projet). Bernard Bornancin estime l'investissement à 120 millions d'euros.
Le projet Storim à Haut-Mauco est situé en bordure de la 2x2 voies reliant Mont-de-Marsan à Saint-Sever. Il devait proposer 38 000 m2 de surface de vente autour d'un supermarché Cora de 8 500 m2 et d'une jardinerie géante (5 000 m2) Maïsadour. 60 enseignes étaient prévues, 40 dans la galerie, 20 à l'extérieur destinées à l'équipement de la personne, l'équipement de la maison et les loisirs culturels. Il était question de Darty, Cultura, Babou. Une cafétéria de 950 m2 et un hôtel de 60 chambres étaient également prévus. Investissement annoncé : 70 millions d'euros.
Marquer comme lu.
Y aura t'il un intermarché à Saint-Justin, pas si sur ...