De plus en plus de ménages ont des difficultés à payer leurs factures. L'année prochaine, plus de un million d'abonnés pourraient bénéficier du tarif social.
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Le nombre de ménages en France qui éprouvent des difficultés à payer leurs notes de gaz et d'électricité pourrait doubler dans les années à venir. photo guillaume bonnaud |
Près de 4 millions de ménages en France sont considérés comme précaires d'un point de vue énergétique.
EDF se pose aujourd'hui très sérieusement la question de savoir si le chiffre ne va pas doubler dans les prochaines années.
Si tel devait être le cas, cela voudrait alors dire qu'un abonné sur quatre se trouvera en situation de précarité. Cette réalité ne serait pas sans impact sur le « modèle EDF », alors que l'électricité française est réputée être l'une des moins chères d'Europe. |
Plus de 10 % des revenus
Et si cet hiver la France se trouvait en manque d'électricité et de gaz…
La France pourrait manquer d'électricité cet hiver. Selon le ministre de ...
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La France pourrait manquer d'électricité cet hiver. Selon le ministre de l'Industrie et de l'Énergie, Éric Besson, le risque de pénurie pourrait devenir bien réel si « des facteurs très défavorables sont réunis ». C'est-à-dire des températures très froides et des retards dans la mise en action de centrales à gaz et à charbon en Allemagne, en plus de l'arrêt de 8 des 17 réacteurs nucléaires dans ce même pays.
La France est exportatrice nette d'électricité sur l'année, mais elle doit en importer ponctuellement pour faire face à de fortes hausses de la demande, notamment autour de 19 heures, les jours d'hiver. Jusqu'à présent le courant acheté outre-Rhin permettait de supporter ces grands pics de consommation sans trop d'encombre, mais la décision allemande de réduire dès cette année de moitié le recours au nucléaire redistribue un peu les cartes.
Par ailleurs, GDF Suez est parti en guerre contre le prix du gaz. « En France, la décision du gouvernement de geler les tarifs du gaz pour les particuliers, clairement, ne respecte pas la loi », affirme son PDG, Gérard Mestrallet.
Mais au-delà du gel, c'est le débat sur les tarifs réglementés eux-mêmes qui est une fois de plus relancé. Les tarifs réglementés permettent aux usagers de payer leur énergie à un prix inférieur à celui du marché.
La Commission de régulation de l'énergie vient en effet de proposer la suppression des tarifs réglementés pour les entreprises et envisage leur disparition pour les particuliers. (P. T.)
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La précarité énergétique ne se résume pas aux impayés. Elle va bien au-delà : un ménage est dit précaire s'il consacre plus de 10 % de ses revenus au paiement de dépenses énergétiques, gaz et électricité. Le phénomène se révèle difficile à suivre, mais les 350 conseillers solidarité EDF qui travaillent en collaboration avec les acteurs locaux de l'assistance sociale voient leur charge de travail augmenter. Ce constat revient à confirmer la poussée de la précarité énergétique sur l'ensemble du territoire.
« Le problème, c'est que ces ménages sont souvent difficiles à repérer », souligne Emmanuel Bénéfice, directeur commercial régional particuliers et professionnels EDF Sud-Ouest. « Nous n'avons aucun moyen de savoir si quelqu'un qui paie normalement sa facture a une consommation énergétique inférieure à ses besoins ou s'il se prive d'autre chose pour couvrir à peu près ses besoins en électricité ou en gaz. »
L'information ne peut, en fait, venir que des services et associations qui interviennent dans le secteur social ou des précaires eux-mêmes. « Chaque fois qu'on le peut, on essaie de faire passer le message suivant : les abonnés ne doivent pas hésiter à nous appeler dès qu'ils rencontrent des difficultés à payer leur facture (1). Il y a chez nous des personnes formées pour assurer l'accompagnement et donner des informations sur les dispositifs existants. »
Logements mal isolés
L'un des plus connus est certainement le tarif social de l'électricité, officiellement appelé tarif de première nécessité (TPN). En 2010, 600 000 abonnés en ont bénéficié, dont 26 000 en Aquitaine et plus de 12 000 en Poitou-Charentes. Peuvent y prétendre les clients qui en font expressément la demande et dont le quotient social est inférieur ou égal au plafond de ressources de la couverture maladie universelle complémentaire (CMUC). Ce qui correspondait, par exemple, au 1er janvier de cette année, à un revenu de 1 332 euros par mois pour un couple avec deux enfants.
Selon des chiffres fournis par , ce tarif social permettrait en moyenne d'économiser 90 euros par an sur une facture moyenne qui tourne autour de 300 euros pour le chauffage d'un appartement occupé par une famille de quatre personnes. Les 600 000 bénéficiaires du TPN ne représentent pourtant que moins de la moitié (voire un tiers) des personnes susceptibles d'y avoir recours.
La réforme qui sera mise en place l'année prochaine devrait contribuer à résorber cet écart. À partir de 2012, les services vont en effet avoir accès aux informations liées à la CMUC. Cet échange de fichiers pourrait faire passer le nombre des bénéficiaires du tarif social à 1,5 million de personnes, ou même davantage, mais on sera toujours loin des près de 4 millions de précaires énergétiques que compterait la France, selon les estimations de l'Insee.
Le développement des aides ne pourra pas de toute façon constituer la seule réponse à cette situation qui découle aussi souvent de la mauvaise qualité de l'habitat. Les logements les moins bien isolés sont, en effet, souvent occupés par les populations les plus fragiles économiquement. Ces ménages sont en plus très souvent locataires. Ils n'ont aucun pouvoir de décision sur la rénovation des bâtiments, qu'ils seraient de toute façon incapables de financer dans la plupart des cas.
Le chantier est pourtant énorme. Il y aurait en France près de 19 millions de logements peu ou pas isolés, en général construits avant 1974. Des dispositifs ont été mis en place pour la rénovation des logements sociaux ou l'accompagnement des plus démunis, qu'ils soient locataires ou propriétaires. Mais, au rythme actuel, la remise aux normes de ce parc va encore demander beaucoup de temps…
(1) En cas d'urgence, les abonnés peuvent signaler leurs difficultés 24 heures sur 24 au 0 800 65 03 09 (appel gratuit). Par ailleurs, les fournisseurs d'énergie ont mis en place deux numéros verts pour toute question sur les tarifs sociaux : 0 800 333 123 pour l'électricité, 0 800 333 124 pour le gaz.
Moins consommer : les solutions de demain
Les centres de recherche travaillent sur la mise au point de nouvelles solutions techniques.
Le secteur du bâtiment assure à lui seul près de la moitié de la consommation ...
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Les centres de recherche travaillent sur la mise au point de nouvelles solutions techniques.
Le secteur du bâtiment assure à lui seul près de la moitié de la consommation énergétique et les deux tiers de la consommation d'électricité. Il est devenu la cible numéro un pour tout ce qui concerne les travaux sur l'efficacité énergétique en France et en Europe.
Des techniques existent pour l'isolation de la toiture et des fenêtres. Dans ses différents centres de recherche et de développement, essaie d'imaginer d'autres solutions. Ses spécialistes travaillent notamment sur l'isolation des murs. Pour l'instant, cette piste reste peu exploitée. Les produits disponibles prennent trop de place à l'intérieur et sont trop chers en extérieur. Les chercheurs ont toutefois mis au point de nouveaux produits qui pourraient changer la donne. Il s'agit notamment d'isolants sous vide. Avantage : leur épaisseur est de l'ordre du centimètre. Inconvénient : ils ne peuvent pas être percés. D'autres isolants, qui font appel à des technologies différentes, ont également été testés.
Une production plus éclatée
Dans le cadre de ces recherches tous azimuts, les experts d' s'intéressent également à la gestion de l'énergie à l'intérieur des maisons et des immeubles, au développement des pompes à chaleur ou à l'intégration du photovoltaïque en façade. « Sur une année, un bâtiment reçoit plus d'énergie qu'il n'en consomme », souligne le responsable d'un laboratoire. « L'idée, c'est de progresser dans tout ce qui touche au captage. »
Ce ne sont pourtant pas ces secteurs qui recouvrent les évolutions les plus importantes à venir. Le domaine des réseaux est riche de gros changements programmés. L'entrée en fonction des compteurs dits intelligents, en cours d'expérimentation sur 300 000 installations à Tours et à Lyon, constitue le premier élément d'un dispositif qui reste à inventer. La période de test devrait s'achever à la fin de cette année. Le déploiement de plus de 30 millions de nouveaux compteurs pourrait commencer l'année prochaine. Après avoir laissé entendre que l'opération aurait un coût pour les usagers, assure maintenant qu'elle n'aura aucune incidence sur la facture des clients.
À terme, ces compteurs doivent permettre une gestion beaucoup plus fine de la distribution d'électricité : en cas de pointe de la demande, elle pourrait être momentanément suspendue chez les abonnés qui auraient préalablement donné leur accord, en échange d'une compensation liée au service ou au tarif.
Mais la notion de réseau intelligent (souvent appelé « smart grid ») va bien au-delà des simples relations opérateur/abonnés. Elle intègre toutes les technologies susceptibles de prendre en compte les nouveaux modes de production et de distribution de l'électricité et devrait redonner de l'importance à l'échelon local. Demain, ou après-demain, l'électricité proviendra de différentes sources, plus ou moins puissantes et dispersées sur le territoire, qui viendront s'ajouter aux grosses machines d'aujourd'hui : éolien, solaire, etc. La consommation sera, elle aussi, beaucoup plus flexible. Faire coïncider en toute sécurité une offre éclatée avec une demande capable de souplesse, tel sera le rôle de ces réseaux intelligents. (P. T.)
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. les supermarchés ne créent pas d'emploi.
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AD discount licencie pour du persil sur une poubelle.
Lundi 7 novembre 2011
Par pierre tillinac
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Solidarité :
La précarité énergétique en progression
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La honte de la France
Voilà déjà 26 ans, un gars que l'on prenait pour un con (Coluche) lançait les restos du cœur pour un hiver, aujourd'hui en 2010, à l'ère de l'internet, du respect de l'environnement et de la Connerie, des gens meurent toujours de faim et de froid.. Vive le ...progrès!!! Si vous êtes en accord avec ceci,clic sur j'aime et partager
Katia
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