Depuis quelques jours, les chats tombent mystérieusement comme des mouches dans le village qui doit une grande partie de sa notoriété aux félins
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Les chats sont-ils en train de devenir une espèce menacée à La Romieu? photo philippe bataille |
Les chats font à nouveau parler d'eux à La Romieu. Les spécimens errants recueillis et soignés par les membres de l'association Catimini, dont quelques Roméviens se plaignaient cet été (sud ouest du 24 août 2010), ne font plus seulement l'objet d'une bronca parce qu'ils urinent de-ci de-là et corrigent brutalement les matous domestiques.
Il semblerait que depuis quelques jours, une main vengeresse ait entrepris de les éliminer méthodiquement.
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« C'est criminel »
« Des chats ont commencé à disparaître il y a quelques jours, s'alarme Dominique Montaulieu, de l'association Catimini. J'avais des doutes jusqu'à ce qu'une dame en retrouve un mort dans une ruelle. Puis j'en ai découvert un très malade avant-hier, un autre sur le carreau hier. Sur la quinzaine de chats dont nous nous occupions à l'association, les trois-quarts ont disparu en l'espace de dix jours »
Avec Anne-Marie Dahmen, une autre bénévole de l'association, elle s'étonne aussi de trouver de grosses poignées de poivre jetées précisément aux endroits où des gamelles sont disposées et garnies pour les chats.
« Manifestement, on ne veut pas qu'ils viennent se nourrir là pour mieux les empoisonner ailleurs », a conclu Dominique Montaulieu qui n'a pas de mots assez durs pour qualifier ce qu'elle assimile à de l'extermination : « C'est criminel en soi, mais c'est encore plus bête dans la mesure où les chats qui sont empoisonnés ont tous été stérilisés et ne posent donc plus le problème de la prolifération. Même ceux qui avaient été adoptés y passent », s'indigne cette amie des bêtes en évoquant le cas de cette habitante du village qui a retrouvé sa minette morte sans aucun signe de choc ou de bagarre, sur les marches de sa maison, alors qu'elle venait de l'adopter et que l'animal avait été opéré. « Il y a quelque temps, le maire avait demandé à ce que l'on identifie les chats domestiques avec un collier. Cette chatte portait un collier, mais elle a été empoisonnée quand même ! ». Le maire quant à lui, s'étonne de ne pas avoir été alerté et réserve son diagnostic : « Peut-être ont-ils attrapé une maladie », s'interroge le premier magistrat de La Romieu, lui-même propriétaire d'un chat.
Dépôt de plainte aujourd'hui
Les membres de Catimini elles, ont cessé de s'interroger pour passer à la contre-attaque. Aujourd'hui, Dominique Montaulieu a prévu de se rendre à la gendarmerie pour porter plainte et la Société protectrice des animaux (lire ci-dessus), qui a largement participé au financement de la campagne de stérilisation qui avait fait suite aux protestations de cet été, a bien l'intention de se constituer partie civile.
« Cela ne résoudra peut-être pas la disparition des chats, mais on empoisonne à tout va à La Romieu et je ne veux pas que cela reste impuni » martèle, déterminée, Dominique Montaulieu qui ne manque pas une occasion de rappeler que le village doit en grande partie sa notoriété aux chats, dont la légende raconte qu'ils ont sauvé les habitants de la famine. Mais désormais, dans les rues de la cité, l'on croise davantage de chats sculptés dans la pierre que de spécimens en chair et en os.
9 novembre 2010 10h21 | Par blandine philippon
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Tourisme :
On extermine les chats au village
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Angeline et la légende des chats
En l'an de grâce 1338, dans un village de Gascogne appelé La Romieu, célèbre par sa belle collégiale édifiée depuis 20 ans, vivaient heureux Vincent et Mariette. Il était bûcheron et sa femme l'accompagnait souvent dans la forêt pour faire les fagots. Ils travaillaient dur, mais avec les volailles, le cochon, les légumes et les fruits du jardin, la table était garnie. Ils étaient mariés depuis 3 ans, lorsque Mariette mit au monde une petite fille qu'ils appelèrent Angéline. Hélas Vincent fût écrasé par un arbre qu'il abattait. Mariette, inconsolable, se laissa dépérir et deux mois plus tard, elle fût trouvée morte, tenant Angéline dans ses bras.
La petite fût recueillie par une voisine, et grandit avec ses enfants comme leur soeur. Angéline montrait une grande attirance pour les chats. Il y en avait toujours 2 ou 3 autour d'elle qui, la nuit, dormaient dans son lit. Elle partageait souvent son écuelle avec eux.
Angéline au fil des ans, devenait une solide jeune fille qui aidait bien ses parents adoptifs aux travaux des champs, toujours accompagnée de ses chats. L'an 1342 et les 2 années suivantes, l'hiver fut rude, et le printemps et l'été si pluvieux qu'il ne fut pas possible d'ensemencer les champs. Il s'ensuivit une grande disette et malgré la distribution par le seigneur Arnaud d'Aux des réserves de la Collégiale, les habitants de La Romieu n'eurent bientôt plus rien à se mettre sous la dent. Ils pensèrent alors aux chats, si nombreux dans le village, et en firent de la gibelotte.
Les parents d'Angéline, sachant combien elle aimait les siens, acceptèrent qu'elle garde un chat et une chatte, à condition de bien les cacher, car les voisins ne demandaient qu'à leur tordre le cou. Angéline enfermait donc le jour les 2 minous dans le grenier, et la nuit les laissait sortir pour chasser. Mais la famine s'accentuait et beaucoup de villageois mouraient. Angéline et ses parents subsistaient péniblement, en récoltant des racines dans les bois, quelquefois des champignons, mais c'était piètre pitance. Très amoindris, ils purent néanmoins surmonter cette triste période et des temps plus cléments permirent enfin de récolter de quoi vivre.
Mais à La Romieu, où les chats avaient disparu, les rats avaient proliféré au point de menacer les récoltes. Angéline, avec des précautions infinies, avait pu cacher ses chats et ils avaient eu plusieurs portées. C'était une vingtaine de greffiers qui s'ébataient dans le grenier. Heureusement la maison était isolée.
Les villageois se lamentaient devant les dégâts causés par les rats. C'est alors qu'Angéline annonça qu'elle allait lâcher une vingtaine de chatons que les habitants pourraient adopter. Les rats disparurent rapidement et c'est ainsi qu'Angéline sauva La Romieu d'un nouveau malheur. Le village lui voua alors une éternelle reconnaissance.
La légende dit aussi que le visage d'Angéline, au fil des ans, ressembla de plus en plus à un chat et que ses oreilles se transformèrent en oreilles de chat.
Source : Office de Tourisme de La Romieu
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La légende d'Angéline
Angéline au fil des ans, devenait une solide jeune fille qui aidait bien ses parents adoptifs aux travaux des champs, toujours accompagnée de ses chats
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