Saint Justin et le Touriste : Malichecq renaît

Le dernier en date concerne l'airial de Guirautte, à Sabres. Il a retenu l'attention des « prospecteurs » de patrimoine et des scientifiques parce que deux de ses maisons (Malichecq et Lamarque) semblaient dater de l'époque moyen-âgeuse. Paulette Dublanc, propriétaire de l'airial, ayant fait don de la maison Malichecq à l'Écomusée de Marquèze, il fut décidé, en 2008, de la démonter et de l'étudier de façon très pointue.

Dater à l'année près

Les recherches en dendrochronologie - méthode scientifique permettant de dater à l'année près les bois - révélèrent que ce cœur de maison (seul élément conservé) datait des années 1288-1297. Au fil des siècles, ce noyau central fut agrandi, et il est certain qu'il ne fut jamais déplacé.

Les recherches historiques en parallèle ont révélé qu'au XVIe siècle, l'airial de Guirautte et celui de Marquèze étaient propriété de Menault Depart, curé de Sabres. Il paraissait donc logique pour les responsables et les scientifiques du PNRLG que la maison Malichecq rejoigne l'airial de Marquèze.

Depuis cinq semaines, les charpentiers de l'entreprise Limouzin ont remonté avec précaution poteaux, sablières, éclisses chevillées à neuf… Le noyau central a été complété par les agrandissements qui furent faits au fil des siècles, les dirigeants du PNRLG ayant voulu impérativement que les bois de tempête sur Marquèze (bois gemmés et chênes) soient utilisés en poteaux et chevrons… Les charpentiers Paul et Clément ont terminé, vendredi, leur ouvrage sur le site. Ils étaient très émus, car pour un professionnel, travailler sur des bois datant de huit siècles est un privilège. Cette émotion et la passion mise par les scientifiques et personnel du PNRLG pour la reconstruction de cette maison lui permettant de retrouver son âme, seront, au fil du temps, partagées par les visiteurs, en particulier par les habitants de la Grande Lande qui viennent et reviennent sur l'airial en pèlerinage.