Exit l'arme nucléaire
Par exemple, les unités de soutien aux armées (entretien, santé, alimentation), ont été regroupées dans un pot commun, et les bases comme celle de Mont-de-Marsan réorganisées. « La vocation de la BA 118 a changé, poursuit le colonel Letalenet. Nous n'avons plus le dépôt de munitions nucléaires (le DAMS- dépôt atelier pour munitions spéciales), depuis juin dernier, mais nous avons reçu un escadron de reconnaissance et nous sommes en train de préparer l'accueil d'un escadron de chasse. »
Vols de nuit
Pour ce qui est des vols diurnes, la BA 118 peut se livrer à son activité aérienne tous les jours, du lundi au vendredi. Par contre, pour les vols de nuit, c'est réservé aux mardi et jeudi. Mais l'été, cela se passe à partir de 23 heures. L'hiver, l'activité débute dès 17 h 30.
L'escadron de reconnaissance, composé d'une vingtaine de Mirage F1, est arrivé cet été. C'est le 2/33 Savoie, qui intervient régulièrement dans toutes les crises où la France est engagée, comme en Libye (les moyens sont ensuite basés à Solenzara, en Corse) ou en Afghanistan jusqu'en juillet dernier. L'escadron de chasse, le 3e escadron du chasseur Rafale en France, est en cours de constitution. Formé d'une vingtaine de Rafales - il y en a 5 actuellement à la BA - il s'appelle le 2/30 et reprendra lors de son baptême officiel, à l'automne 2012, le nom du Normandie-Niemen, en service depuis la dernière guerre et dissous il y a trois ans à Reims. Cette arrivée prochaine crée d'ailleurs une activité intense à la base, puisque de nombreux anciens bâtiments sont actuellement en cours de rénovation, alors qu'il faut en construire aussi des nouveaux. « L'investissement se monte à environ 22 millions d'euros, annonce le colonel, ce qui profite essentiellement aux entreprises locales et régionales. »
Formation des jeunes pilotes
À ces nouveautés, se rajoutent l'activité de l'escadron de chasse expérimental du CEAM (Centre d'expériences aériennes militaires), composé d'avions très différents, ainsi que la formation des jeunes pilotes.
Les fraîchement diplômés de la base de Cazaux, après leur apprentissage sur Alpha Jet, doivent en effet se « transformer » - c'est le terme officiel - sur les Mirage F1. L'instruction sur cet appareil connaît actuellement ses derniers exercices, qui prendront fin dans un an approximativement, puisque le Mirage quittera le service dans les années 2014-2015.
Tout ceci explique l'augmentation programmée des mouvements d'avions sur la base (un mouvement, c'est un avion qui décolle ou qui atterrit, mais aussi tout passage au-dessus de la piste, par exemple pour un pilote en formation ou un aviateur en train de procéder à des réglages). « Quand la base sera au complet, précise le colonel, nous serons à 24 000 mouvements par an. Jusqu'à l'an dernier nous étions à 17 000 et nous avons dû atteindre les 22 000 depuis cet été. »
Au total, la base aérienne montoise, qui, l'an dernier encore, comptait 3 200 militaires, devrait passer à 3 700 âmes d'ici la fin de l'année, et en rassembler 3 800 à l'été 2012.