Comme l'an passé, un septuagénaire a été retrouvé mort chez lui à Villeneuve-sur-Lot (47). Son décès remonterait à plusieurs mois.
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C'est dans une maison isolée du lieu dit de Pech de Reyssac que l'ont a fait la macabre découverte. photo b. s. |
Il y a un an, presque jour pour jour, que dans ces mêmes colonnes, était relaté la mort, dans l'indifférence, d'un homme de 72 ans qui habitait le quartier d'Eysses et dont le corps sans vie avait eu le temps de moisir durant trois mois sans que quiconque ne s'inquiète de sa disparition. Comme un lointain écho à ce drame de la solitude, lundi soir, dans un coin reculé de la campagne de Villeneuve-sur-Lot, au lieu dit le Pech de Reyssac (sur le coteau où est implanté l'entreprise pyrotechnique de Bugat), le cadavre d'un autre septuagénaire a été découvert. Et l'herméticité d'une vie sans autre que la sienne a été rompue. À n'en pas douter, la mort est sans doute bien plus triste quand on la voit venir accompagnée de l'oubli. |
Mort naturelle
Vianney Willeman, 77 ans, a donc été retrouvé dans sa maison du Pech de Reyssac, un lieu isolé, si bien que les secours ont eu quelques difficultés à localiser l'habitation qui fut donc un ermitage avant d'être un tombeau jusqu'à son ouverture lundi après-midi. L'autopsie, pratiquée hier à l'institut médico-légal de Bordeaux, a conclu à une mort naturelle. Des analyses et des expertises vont se poursuivre pour déterminer à combien de temps environ remonte le décès. Mais si on en croit le courrier, elle remonterait à plus d'un an. La plus ancienne des missives découverte dans la boîte aux lettres et qui n'a donc pas été relevée, est datée de décembre 2009… Ceci ne constitue pas, si on peut dire, un record, puisqu'en mars 2009, dans la banlieue lyonnaise, le corps d'un homme avait été retrouvé deux ans après la date présumée de son décès. Illustration d'un phénomène qui n'est évidemment pas propre à Villeneuve et qui, hélas, tend à se reproduire avec une certaine fréquence.
Mais que peut-on faire face à ces situations qui sont souvent vécues par des personnes autonomes qui disposent de leur libre arbitre ? Interrogée sur le sujet, Marie-Françoise Béghin, adjointe à la mairie chargée des affaires sociales, ne pouvait apporter une autre réponse que celle qui avait été déjà la sienne pour le cas précédent il y a un an. « Il y aura toujours des personnes qui passeront à travers les mailles ».
Parents introuvables
En effet, tous les systèmes de veille mis en place par les services sociaux de la mairie trouvent leur limite face à des personnes qui manifestement vivent en marge de la société et coupées de toutes relations sociales. Les policiers villeneuvois ont d'ailleurs toutes les peines du monde à trouver un parent à Vianney Willeman.
Patrick Sallères, président de la Fassad 47 dont les services traitent au quotidien des questions du troisième âge, convient de la singularité de la situation : « Nous intervenons dans des situations de grande solitude mais uniquement quand celles-ci nous ont été signalées », explique-t-il avant d'approfondir le propos : « Il faut se rendre compte que l'intrusion dans un domicile, et même si le mot est exagéré, demeure une affaire délicate. Il y a des tas de gens qui ne veulent pas voir des personnes venir chez elles et cela pour des raisons multiples. Or, on ne peut pas aller contre la volonté de ceux qui ont toute leur tête. »
Le comble de cette tragédie, c'est que Vianney Willeman a peut-être trépassé bien avant qu'on ne découvre le septuagénaire d'Eysses… Et sans la curiosité d'une factrice alertée par une boîte aux lettres qui déborde, on se demande bien combien de temps encore ce malheureux se serait décomposé dans le secret de sa solitude…
26 janvier 2011 07h42 | Par bastien souperbie
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Solidarité :
Il est encore possible de mourir oublié en 2011
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Et à Saint-Justin
Une telle histoire peut elle arrivé à Saint-Justin? Je pense bien que oui. Ma propre expérience de la précarité, l'absence totale d'intêret de l'administration sociale, le manque de volonté de tenter de créer des emplois me fait craindre que oui : on doit pouvoir mourir a Saint-Justin dans l'indifférence totale.
Pendant la tempête de 2009, nous avons été privé d'électricité de chauffage de téléphone etc ... Je n'ai vu personne venir me demander si j'avais besoin de couverture de pétrole ou d'un colis alimentaire, même pas une bougie.
J'ai vu des enfants assis au soleil devant la mairie car il y faisait plus chaud qu'à l'intérieur de leur maison. Personne ne leur à demander si ils avaient a manger.
Par contre on peut voir aujourd'hui un défilé d'aide sociale, d'assitante ménagère, infirmière etc ... pour aider les personnes agées ... mais c'est chez les bourgeois.
Etre pauvre à Saint-Justin c'est être indésirable, ce que l'on nomme aussi "la population sensible".
Moi.
La honte de la France.
Voilà déjà 26 ans, un gars que l'on prenait pour un con (Coluche) lançait les restos du cœur pour un hiver, aujourd'hui en 2010, à l'ère de l'internet, du respect de l'environnement et de la Connerie, des gens meurent toujours de faim et de froid..
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Katia G.
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