Le programme européen d'aide alimentaire est menacé au moment où se produit un raz-de-marée de la misère. Julien Lauprêtre, président du Secours populaire, dit son inquiétude.
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Julien Lauprêtre, président du Secours populaire
(Bruno Bebert - Sipa) |
Les menaces sur le programme européen d'aide alimentaire ne sont toujours pas levées.
Si rien ne bouge, le Secours populaire ne pourra fournir que la moitié des 90 millions de repas distribués la saison dernière. Ce repli de l'Europe sur les égoïsmes nationaux se produit au moment où les besoins n'ont jamais été aussi forts. Il y a deux ans, nous avons reçus 2 millions de personnes, 2,4 millions l'an dernier, un chiffre déjà dépassé en 2011. |
Il faut faire pression sur l'Allemagne pour qu'elle revienne sur sa volonté de blocage. On ne peut pas être européen seulement quand tout va bien.
Cette menace est d'autant plus terrible que, même s'il est maintenu, le PEAD ne suffit plus. Il n'a pas été revu à la hausse alors que la pauvreté augmente. La France n'est pas à l'abri d'une crise alimentaire. Lire aussi : Les émeutes de la faim
Comment se traduit cette aggravation de la pauvreté en France ?
Nous recevons de plus en plus de travailleurs pauvres et de familles monoparentales. Mais ce qui change vraiment, c'est le nombre de jeunes et de retraités. Et désormais, il y a la descente aux enfers. Celle des accidents de la vie d'abord : nous accueillons de nombreuses personnes qui croyaient ne jamais avoir besoin de nous. Ce sont des cadres, des petits commerçants, même des petits patrons mis au tapis par la crise.
Un sondage que vous dévoilez aujourd'hui montre bien cette hausse de l'expérience de la pauvreté en France. Vous parvenez à toucher toutes les personnes touchées ?
Il existe une véritable misère cachée. Dans les zones rurales, les gens n'osent pas venir vers nous. Nous disposons de minibus, mais si les voisins sont là, on ne vient pas nous voir. Nous sommes obligés de ruser, avec un coin bibliothèque dans le bus, par exemple. Les gens ont peur de demander leurs droits, ils ne veulent pas que leur misère se sache.
Il y a encore quelques années, lorsque je me rendais dans des régions comme le Nord, on me disait oui, il y a de la pauvreté, mais c'est une zone sinistrée. Aujourd'hui, toutes les départements subissent cette paupérisation. Dans une ville comme Bourges, la demande au Secours populaire a augmenté de 20% en un an. Même à Nice, nous avons une très grande activité.
On observe un certain fatalisme des Français.
Mais ce sont vous, les médias, qui mettez en avant les voitures qui brûlent bien plus que les gestes de solidarité. Qui parle de nos jeunes qui sont partis pour intervenir en Chine ou au Japon ? Bien sûr, de plus en plus de jeunes s'adressent à nous parce qu'ils ont faim mais beaucoup viennent aussi parce qu'ils veulent faire quelque chose. Et il y a beaucoup à faire.
Sans parler de fatalisme, l'inquiétude est bien réelle. Notre sondage montre que l'alimentation est la première difficulté des personnes en situation de pauvreté. Il y a bien cette crainte. Je crains que les pouvoirs publics ne se rendent pas compte de la gravité de la situation : nous sommes face à un raz-de-marée de la misère.
. les supermarchés ne créent pas d'emploi.
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Publié le 22-09-11 par Louis Morice
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Solidarité :
La France n'est pas à l'abri d'une crise alimentaire
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Voici la honte de la France
Voilà déjà 26 ans, un gars que l'on prenait pour un con (Coluche) lançait les restos du cœur pour un hiver, aujourd'hui en 2010, à l'ère de l'internet, du respect de l'environnement et de la Connerie, des gens meurent toujours de faim et de froid.. Vive le ...progrès!!! Si vous êtes en accord avec ceci,clic sur j'aime et partager
Katia |